Compte-rendu
Saint Étienne-Cantalès 2007
Tissot et Batailler
dans un fauteuil...

Vainqueurs à Bort les Orgues (19) début juin, seconds à Maury (12) début juillet, les aveyronnais Marc Tissot et Pierre Batailler (Team Daiwa - Xpress - La boutique du Menuisier) ont confirmé de façon éclatante ce week-end dans le Cantal qu'ils étaient intouchables sur le Challenge cette saison.

Avec 13 prises pour 1908 points ils ont conforté leur avance au classement général de telle façon que plus de 2000 points les séparent désormais des seconds, le team Pure Fishing Gaël Even et Sylvain Legendre. Il ne reste à ces derniers que deux rencontres pour espérer reprendre la tête du général ce qui, bien que techniquement possible, relèverait de l'exploit.

Les 1 et 2 septembre 2007 s'est déroulé le premier concours carnassiers jamais organisé sur le barrage cantalien de Saint Étienne-Cantalès. Une cinquantaine d'équipes étaient inscrites. En dépit des conditions météo clémentes, la pêche s'annonçait très difficile au regard des résultats obtenus par les pêcheurs locaux depuis plusieurs semaines, ainsi que par les équipes ayant pu faire du préfishing (entraînement).

Depuis début août le lac, très riche, avait en effet viré au vert fluo sous l'effet d'un boom planctonique, et les poissons étaient très peu actifs, notamment les sandres. On s'attendait à de très maigres scores, mais les pronostics pessimistes furent déjoués puisque deux jours avant la rencontre on commençait à observer un changement des comportements, suite à deux jours de vent du nord. Finalement le poisson fût au rendez-vous, même s'il manquait singulièrement d'agressivité.

Dés le début de la première manche, Tissot et Batailler connaissent quelques mésaventures et ratent leur départ, avec une série de coupes sur fluorocarbone et de décrochages. Comme cela leur arrive régulièrement, ils mettent un peu de temps à trouver leur rythme, mais en fin de matinée ils prennent un premier sandre à l'entrée des gorges noyées de la Cère, sur la partie amont du lac. Ils prospectent alors méthodiquement ce goulet rocheux, alternant mort manié sur monture Vario et vif manié sur montage drop shot, et commencent à laminer progressivement leurs concurrents, y compris ceux qui ont choisi les même options qu'eux. Ils accumulent les prises, essentiellement des sandres de 45 à 55 cm environ, et terminent la manche par une série de captures qui porte leur total à 11 poissons : 9 sandres et 2 brochets.

Deux autres équipages pêchant dans le même secteur avec des techniques similaires se placent en seconde et troisième position : Frédéric Assie & Frédéric Sabde (team Astucit) avec 7 sandres pris à la tirette, et Thierry Sacaze & Jean Philippe Monmont (team Marine-Light Aliminium Boat) avec 4 sandres et un brochet pris à la tirette et au mort manié.

L'équipe de verticaliers Cédric Delobelle & Stéphane Reyt (AMS - Powerline), qui jouait à domicile et faisait partie des favoris, a choisi une autre option basée sur ses résultats en préfishing, en misant dans un premier temps sur la perche dans un autre secteur du lac. Cette dernière ayant fait faux-bond, ils se rabattent sur le sandre et malgré une série de décrochage limitent les dégats en se plaçant à la septième place de la première manche avec trois sandres et une perche. Ils ne parviendront pas à résorber complètement ce retard et finiront sixièmes au classement général du concours. Un peu désabusés par le manque de soutien de leur principal sponsor, ils envisagent d'arrêter la compétition pour se consacrer à leur association Cantal Pêche Verticale.

L'équipe Pure Fishing-Owner Gaël Even & Sylvain Legendre avait finalement fait le déplacement sans pouvoir faire de préfishing, dans l'espoir, sinon de remporter la rencontre, au moins de marquer assez de points pour éviter de se laisser trop distancer au classement général par Tissot et Batailler. Mais ils ne parviennent pas à rentrer dans la pêche. Vingtièmes le samedi avec un brochet et deux perches, ils tentent vainement le sandre au leurre souple une partie du dimanche matin puis finissent par jetter l'éponge et s'amusent au black bass en fin de deuxième manche. Ils en capturent un certain nombre mais seulement deux maillés (30 et 30,5), ce qui avec le jeu des coefficients leur permet tout juste de limiter les dégats (383,50 points pour 5 poissons, et la vingt septième place de la rencontre).

La manche du dimanche matin débute dans un épais brouillard, et la capture de deux jolis sandres. Le premier, un poisson massif de 82 cm, est pris dans 7-8 mètres d'eau au leurre souple Storm Nature Shad par l'équipe Bauguil & Bertrand (Pezon et Michel). Le second, de 75 cm, est pris une heure plus tard par l'inévitable Pierre Batailler, au mort manié dans 16 mètres d'eau. Le brouillard se dissipe, un grand soleil apparaît et les choses se calment sérieusement. Si l'on en doutait encore, ce joli sandre, auquel s'ajoutera un second plus petit en milieu de manche, donne une victoire sans appel au Team Daiwa, mais la lutte reste ouverte pour les deux autres marches du podium.

On s'attendait à un mano à mano entre les seconds et troisièmes de la première manche, mais c'était sans compter sur l'équipe tarnaise Eric Bosc & Jean Luc Raynaud, (team Cluc Pêche Guitalens - L'Albarède I), quatrième le samedi, et qui réussit une très belle seconde manche avec 5 poissons (quatre sandres et un brochet), pris pour l'essentiel à la tirette sur la plage de l'anse de Vabret. Cette série, d'autant plus méritoire que les autres équipes se contentent d'une ou deux prises dans cette seconde manche, porte leur nombre de prises à neuf et les propulse à la seconde place.

Ils devancent de 14 petits points les seconds de la veille, Frédéric Assie & Frédéric Sabde (team Astucit), qui bien qu'ayant ajouté deux sandres à leur tableau de la veille doivent se contenter d'un belle troisième place.

Le classement du concours de Saint Étienne-Cantalès

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• Le trophée du plus gros poisson revient l'équipe Bauguil-Fréjaville pour son brochet de 86 cm. Ils ont également pris un bass de 46 cm.

Classement général du Challenge après Saint Étienne-Cantalès

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Cette nouvelle victoire de Marc Tissot et Pierre Batailler ne change pas l'ordre du classement général, mais accentue nettement leur avance sur les seconds, Gaël Even et Sylvain Legendre. Ces dernier accusent désormais plus de 2000 points de retard, alors qu'il ne reste que deux manches avant le classement général définitif.

Ils ont prouvé l'an dernier qu'ils étaient capables de prendre plus de 2000 points en deux rencontres sur les actuels premiers, et les deux dates qui restent à venir devraient en théorie leur être plus favorables, notamment celle d'Aigueleze sur le Tarn, dont on pense qu'elle se jouera sur le bass. La finale à Sanguinet, avec une forte population de belles perches pourrait également leur être favorable, comme ce fût le cas au Salagou l'automne dernier.

La météo devrait jouer un rôle, notamment à Aiguelèze. Un grand beau temps rendrait la pêche à découvert plus difficile et favoriserait les pêcheurs de bass. Mais Tissot et Batailler ont prouvé par le passé qu'il est très rare qu'ils passent complètement au travers, comme dans la manche de Temple sur Lot où ils parviennent à se hisser à la sixième place alors que la pêche du bass n'était pas du tout leur spécialité. Et depuis ils ont eu à coeur de se perfectionner sur ce poisson.

Reste à savoir également si l'équipe Pure fishing aura la motivation et le mordant nécessaire pour tenter et réussir une telle remontée. Sur les trois dernières rencontres du Challenge je les ai trouvés moins motivés et accrocheurs que par le passé. C'est l'une des rares équipes à mener de front les deux circuits (Challenge et AFCPL), plus certaines dates en Italie, avec ce que cela suppose de contraintes et déplacements. Bien qu'ils ne m'aient fait aucune confidence à ce sujet, j'ai le sentiment qu'ils commencent à ressentir une certaine lassitude, et le calendrier chargé du circuit AFCPL pour ce second semestre ne devrait pas leur laisser trop le temps de souffler.

Contacts

Association « Rencontres halieutiques »
Fédération de Pêche de l'Aveyron
Moulin de la Gascarie - B.P. 305 - 12003 Rodez
Tél. : 05 65 68 41 52

Une belle première

Finalement la perche, très abondante dans ce barrage et qui les semaines précédant le concours était l'espèce la plus coopérative fut étonamment discrète (16 captures seulement), tandis que sandres (72 captures, en majorité de petite taille), brochets (33 captures) et même black bass (14 captures) permirent d'aboutir à un score final très honorable de 135 captures, soit près de trois par équipe.
C'est mieux qu'à Maury en juin dans l'Aveyron : du beau temps "ET" du poisson, comme quoi certaines mauvaises langues dont le prénom commence par Martine feraient mieux d'y réfléchir à deux fois avant de dénigrer notre vivifiant climat cantalien ... (privatre joke).

Plus sérieusement, cette première organisation fût un véritable succès de l'avis de tous, et la fédération de pêche du Cantal mérite des félicitations et encouragements : commissaires sérieux et motivés, site idéalement situé, ambiance conviviale et nourriture de qualité (rien à voir avec une certaine tambouille hollandaise qu'on nous a servi en d'autres lieux et qui restera pour toujours dans les annales de la malbouffe... ).
Seule fausse note : la décision malencontreuse de fermer une bonne partie du lac aux compétiteurs, pour des raisons aussi obscures qu'injustifiées. Il faudra bien que l'on en finisse un jour avec ces histoires de secteurs et de zones interdites sans raison majeure, qui vont à l'encontre de l'esprit de compétition en bridant les choix stratégiques.

Le bass crée la surprise

Le black bass a été introduit dans ce barrage il y a quelques années, avec depuis un plan d'alevinage annuel. On a pu constater qu'il s'y est reproduit correctement à plusieurs reprises, tout comme on a pu déplorer les habituelles dérives (capture des mâles sur nid par des pêcheurs irresponsables, captures de juvéniles, etc.) Curieusement, après un bon départ où l'on en voyait un peu partout, et malgré l'instauration de mesures de protection (quota et fermeture spécifique) il semblait marquer le pas, voire même être en net déclin, si bien que l'arrêt du coûteux programme d'alevinage était envisagé.
Mais ce concours, en révélant une population non négligeable, aura peut-être permis de relancer l'intérêt des gestionnaires pour cette espèce. On ne peut que les encourager à persévérer, car avec un peu de chance, Saint Étienne-Cantalès pourrait devenir l'une des rares grandes retenues artificielles en France dotée d'une population de bass satisfaisante, ce qui lui confèrerait un attrait supplémentaire de taille en matière de tourisme-pêche, notamment en saison estivale, quand le sandre se montre souvent difficile à capturer.
Ce serait également l'un des rares plans d'eau français dans lequel on rencontre les cinq principales espèces de carnassiers, puisqu'il est désormais certain qu'une jeune population de silures est établie.

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