Rapala X-Rap |
Le fabricant, dans son catalogue, décrit le X-Rap comme le successeur du Rapala Original, ou plutôt comme en étant l'évolution naturelle, la version moderne. Sans doute s'agit-il d'une façon d'entretenir le mythe, mais en réalité quand on l'utilise et que l'on connaît un peu la gamme Rapala, on s'aperçoit qu'il s'apparente davantage au Husky Jerk, que ce soit par ses caractéristiques techniques ou son comportement dans l'eau. En fait le X-Rap est un jerkbait, c'est à dire un leurre conçu pour être animé assez vivement par des coups de scion secs. Ce qui n'empêche pas, si on le désire, de l'employer en récupération continue, même si pour cela il existe des modèles plus appropriés.
L'aspect du X-Rap est assez flatteur : la décoration est réaliste, la forme élancée, et le leurre réfléchit bien la lumière. La finition n'est pas aussi "chiadée" que sur certains leurres japonais qui relèvent parfois plus du collector que du consommable, mais disons qu'elle se situe dans la bonne moyenne. L'armature interne est en acier inox, les anneaux brisés et les hameçons sont de qualité (PermaSteel pour les modèles mer, ou ornés d'un teaser en plume et brill pour les modèles eau douce).
Cinq billes bruiteuses en tungstène font office de lest et de système de transfert de masse vers l'arrière pour des lancers plus longs et plus précis. Sur ce plan là rien à redire, avec 14 g pour 10 cm (et non pas 13 g comme annoncé sur le catalogue...) le X-Rap est dans la bonne moyenne, et de fait, même en casting, il se lance avec aisance à des distances respectables. Un bon point, car c'est un aspect important et c'est la faiblesse du Husky Jerk.
Deuxième bon point : en action de pêche le X-Rap se révèle vite assez polyvalent, et surtout opérationnel. Animé par saccades plus ou moins amples il se désaxe bien, fait des écarts brusques, renvoie des reflets tous azimuts. En récupération continue il godille comme un poisson vivant. C'est un suspender, il s'immobilise donc à l'arrêt et reste à sa profondeur, ou s'enfonce lentement sous le poids de la crinelle d'acier (brochet). Cette inertie est intéressante pour marquer des pauses ou en rivière pour prospecter une veine d'eau en dérive, à petits coups de scions. En cours de récupération il ne s'enfonce pas trop (1m ou moins), ce qui en fait un leurre intéressant pour la pêche du bord et la prospection des bordure moyennement profondes en bateau.
En conclusion, je dirais qu'avec ce leurre Rapala semble avoir atteint son objectif : concevoir un jerkbait nouvelle tendance, sans trop d'esbrouffe au niveau de la finition et du design mais tout de même fort esthétique (on sait que ça compte de plus en plus), qui soit avant tout un outil de pêche rationnel et efficace, et à un prix inférieur à ses concurrents japonais. Il ne reste plus qu'à espérer que la firme finlandaise va perséverer dans cette direction, et contribuer ainsi à démocratiser la pêche aux poissons nageurs hi-tech, comme elle a su le faire historiquement avec les leurres en balsa.
Rapala X-Rap
- Longueur : 10 cm
- Poids 14 g
- 12 coloris (eau douce)
- 14 coloris (mer)
- Triples VMC 4551 BN n° 4 et 5, avec teaser en queue (eau douce)
- Triples VMC 5623 PermaSteel n° 3 (mer)
- 5 billes bruiteuses en tungstène
- Transfert de masse au lancer (Long Cast System)
- Profondeur de nage : environ 1 m
- Prix public constaté : 11-13 euros en moyenne
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