Kasa Afrikana
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L’archipel des Bijagos est connu pour ses tarpons géants et ses gros requins, prises certes prestigieuses mais aléatoires, qui finalement concernent plutôt le pêcheur aguerri, le chasseur de trophée blasé.
Ce que l’on sait moins c’est que ces eaux regorgent d’espèces de moins grosse taille mais tout aussi passionnantes à traquer sur du matériel plus léger, avec des chances de succès bien plus importantes : carangues de 2 à 20 kg, carpes rouges ou noires, barracuda de toutes tailles, ombrines, cobias, dorades, raies et j’en passe.
En fait, on y retrouve la plupart des espèces présentes dans les eaux sénégalaises, mais en densité beaucoup plus importante. Ceci s’explique par le fait que cet immense archipel (88 îles et ’îlots) n’est pas exploitable par les chalutiers en raison des innombrables bancs de sable et récifs affleurants.
De plus, pour faire face à une pression grandissante des piroguiers sénégalais qui, poussés par l’appauvrissement de leur littoral, n’hésitaient pas à faire plusieurs jours de mer pour venir pêcher l’archipel, la Guinée Bissau a mis en place des contrôles stricts.
Le résultat est là : des poissons qui coulent des jours paisibles, des eaux d’autant plus riches que les Bijogos (habitants de l’archipel) ne sont pas franchement pêcheurs ni marins, mais plutôt agriculteurs et éleveurs.
La nature ici est en effet généreuse et ils n’ont pas à souffrir de la faim, situation privilégiée dans cette partie du monde.
On est d’ailleurs frappé, quand on croise à proximité des îles, par leur aspect sauvage. La luxuriante végétation en bord de mer fait irrésistiblement penser à l’île de Robinson Crusoé, tout semble désert.
En réalité certaines de ces îles sont habitées, mais villages et rizières sont situés à l’intérieur des terres, à l’abri des vents et des regards indiscrets, sans qu’aucun aménagement littoral ne laisse rien deviner d’une présence humaine.
Un peu comme si les Bijogoss avaient décidé de tourner le dos à la mer pour vivre en reclus. Cette situation explique que la culture de ces peuples animistes soit mal connue et bien préservée, tout comme la nature qui semble intacte sur la plupart de ces îles.
Lors de notre séjour d’une semaine, bien qu’ayant sillonné l’archipel en tous sens, nous n’avons croisé que deux ou trois bateaux, des pêcheurs à la ligne comme nous.
Cette faible pression de pêche s’explique par le fait que plusieurs gros camps de pêche sportive ont fermé leurs portes ces dernières années.
Certains de ces camps avaient été montés et gérés comme des usines à pêcheurs, avec de gros investissements et par conséquent une gestion peut-être un peu trop axée sur la rentabilité en haute saison.
Certaines pratiques commerciales ont fini par lasser les habitués et ternir la réputation de ces camps. Mais le poisson, lui, est toujours là…
La Kasa Afrikana, où nous avons résidé, fonctionne sur un tout autre schéma. Gilles Develay, son fondateur, est installé sur l’île principale de l’archipel (Bubaque) depuis plus de 11 ans.
Ce baroudeur passionné de pêche et amoureux de l’Afrique est l’un des rares européens à vivre sur place toute l’année. Il a su s’intégrer et gagner le respect des habitants, notamment en raison des nombreux services qu’il est toujours prêt à rendre.
Il a fini par aménager une partie de sa propriété en hôtel et camp de pêche, mais plutôt sur le modèle d’une luxueuse pension de famille que d’un complexe touristique.
4 grandes chambres, une salle commune pour les repas, une piscine-bar, jardin tropical privatif, le tout doté d’un niveau de confort inhabituel dans cette région de l’Afrique : literie et sanitaires irréprochables, climatisation, décoration soignée, TV par satellite, connexion wifi : la classe !
Ses bateaux (5m50, 6m50, 7m50, 10m) très bien équipés (sondeur-GPS, VHF) et motorisés, permettent d’explorer la totalité de l’archipel, y compris les fameuses îles du Sud, plus excentrées et réputées pour leurs récifs riches en carangues.
Ses marins sont compétents notamment Rénaldo qui connaît le moindre recoin et se révèle en plus un excellent pêcheur doublé d’un boute-en-train.
Enfin, et ce n’est pas le moindre des arguments en sa faveur, Gilles ne regarde pas à la dépense quand il s’agit de satisfaire ses clients.
Lors de notre séjour une grave pénurie de carburant lié à un contentieux entre compagnies pétrolières et gouvernement sénégalais (les dépôts de Dakar alimentent toute la région) avait fait grimper le prix du litre d’essence à 3 euros le litre, soit le triple du cours ordinaire.
Malgré cela Gilles n’a en rien modifié notre programme de déplacements lointains, sacrifiant ainsi sa marge sur notre séjour, et sans demander le moindre supplément. Je connais peu de camps de pêche capables de travailler à prix coûtant pour tenir leurs engagements…
Je disais en introduction que l’archipel des Bijagos est une destination idéale pour s’initier aux pêches tropicales.
D’une part la pêche y est variée, puisque l’on peut pratiquer le lancer de leurres en bateau et à pied, la petite traîne, la calée et la palangrotte (en bateau), la dandine (jigging, leurre souple), et enfin le surf casting de jour comme de nuit.
Il est donc possible de toucher à tout ou de se composer un programme à la carte en fonction de ses préférences.
Par ailleurs la pêche y est relativement facile. Les poissons sont abondants et les conditions de pêche optimales : profils variés (récifs, bancs de sables, bolongs, côtes rocheuses ou plages), peu de vent (la mer est souvent d’huile, et en tout cas rarement formée).
On est donc toujours assuré de pouvoir pêcher quelque chose avec succès, à condition bien sûr de ne pas être obnubilé par une espèce et une technique.
La Kasa Afrikana loue du matériel pour toutes les techniques (cannes, montages, leurres), de sorte que l’on n’est pas obligé d’acheter toutes sortes d’équipements avant son départ (pas facile de s’équiper de A à Z quand on débute).
C’est d’autant plus appréciable que certaines pêches (traîne, calée, surf casting) nécessitent un équipement lourd, encombrant et très spécifique, que l’on n’utilise que rarement et qui peuvent exploser le budget pour un premier voyage.
Les poissons de l’archipel sont réputés plus petits en moyenne que sur d’autres destinations du même type, comme le Gabon (carpes rouges notamment). Mais pour un néophyte une carangue de 15 kg ou un « barra » de 1m10 sont déjà de très beaux poissons, et en contrepartie la pêche y est plus accessible, plus régulière, plus facile, les touches plus nombreuses, ce qui est important quand on débute.
Pour toutes ces raisons, on considère en général que les Bijagos constituent la destination idéale pour un premier séjour de pêche tropicale.
Mon séjour a eu lieu début mai. La pêche est bonne toute l'année et la saison touristique s’étend d'octobre à fin juin, début de la saison des pluies.
D’après Gilles Develay, cette fameuse saison des pluies, qui est souvent agitée comme un repoussoir à touristes, peut se révéler aussi bonne et même supérieure pour ce qui est de la pêche des gros poissons.
Voici ce qu’il m’écrivait dans un mail récent : « On t'espère en bonne santé et bien pêchant, ici une saison des pluies très mouillée mais avec plein de beaux poissons, si tu peux écris un mot sur le fait que pêcher en saison des pluies c'est le pied malgré quelques averses chaudes. »
Je m’exécute d’autant plus volontiers qu’il est assez rare, en définitive, de trouver sous ces latitudes un centre de pêche ouvert en cette saison, qui correspond pourtant chez nous à la période des congés annuel.
Pour en finir avec les possibilités offertes par la Kasa Afrikana, j’ajoute que c’est un des rares centres de l’archipel, avec celui des Dauphins, qui puisse réellement convenir pour un séjour en compagnie de non pêcheurs (épouse, enfants ou autre).
Parce qu’il possède une piscine, mais surtout parce que l’île de Bubaque est la seule à comporter des commerces et à proposer quelques activités en dehors de la pêche : VVT, quad, excursions, visites de villages et d’îles, grandes plages de sable fin absolument désertes, etc..
Le décor étant planté, venons en à la pêche proprement dite. Comme je le disais plus haut le choix des techniques est très varié.
C'est la technique la plus active et la plus excitante, et celle qui se rapproche le plus de la pêche sportive des carnassiers d’eau douce.
Les deux espèces les plus recherchées sont les carangues (il y a plusieurs espèces) et la carpe rouge, mais il n’est pas rare de toucher un barracuda en maraude.
La plupart du temps on pratique en bateau sur des récifs ou au cul des bancs de sables où elles chassent les mulets, mais parfois aussi du bord, sur des îlots rocheux (les poissons sont alors généralement plus petits).
Une chasse de carangues accompagnée d’un ballet de mouettes est un spectacle impressionnant : les claquements et gerbes d’eau sont perceptibles à des centaines de mètres.
Mais ces chasses sont en général roulantes et il faut faire vite avant que le banc ne se déplace. En principe un leurre expédié au milieu d’une chasse est immédiatement attaqué, mais en pleine eau le bon créneau ne dure souvent qu’une quinzaine de secondes.
Si l’on a la chance qu’elles aient acculé leurs proies, la fête peu durer nettement plus longtemps.
En dehors de toute chasse, on pêche l’eau sur les secteurs d’affût ou de repos, principalement les récifs affleurants et les pointes d’îles et bancs de sables balayées par le courant.
La technique de base consiste alors à expédier un gros popper le plus loin possible et à le ramener rapidement en faisant le maximum de bruit et de remous.
C’est physiquement éprouvant, surtout au début quand on n’a pas l’habitude. Heureusement le guide est là pour donner l’exemple et prodiguer ses conseils.
La touche est brutale et bruyante, et doit être sanctionnée par un ferrage énergique. Le premier départ d’une belle carangue est difficile à contrer, c’est un poisson très puissant en dépit de sa forme comprimée.
Puis quand on parvient à la stopper et à la ramener, alors qu’on croit avoir partie gagnée, elle se met en travers, prend appui sur l’eau, et tourne inlassablement autour du bateau, obligeant le pêcheur à un ballet acrobatique pour la suivre sans que le fil ne passe sous la coque.
Nos plus grosses prises faisaient autour de 15 kg, la moyenne était de 5 à 7 kg.
Les leurres qui ont bien marché : Surface Bull 20cm (Yo-Zuri), Dumbell Pop 150 (River2Sea), K-Ten BKS (Tackle House), Livebait Jig (Yo Zuri), Super Spook. Pensez à remplacer les hameçons, s’ils sont trop faibles, par des Owner ST 56 ou des VMC Fishfigther.
Il existe une variété de petites carangues appelées carangues sénégalaises, qui pèsent de 1 à 2 kg, et chassent en bancs importants. On les pêche sur matériel léger avec de petites cuillers ondulantes très denses genre pilk, qui permettent également de capturer elops et maquereaux bonite (Décathlon vend un modèle très bon marché, la Baltic, qui s’est révélé parfait).
Les carpes rouges se tiennent dans les rochers, et montent comme des folles sur le leurre qui passe au-dessus d’elles. La touche est très brutale, et sitôt piquées elles plongent directement dans leur abri. Les casses sont très fréquentes, même avec un long bas de ligne en fluorocarbone, car il n’y a pas grand chose à faire pour les empêcher de sonder, surtout à distance.
Nous n’avons pris que deux barracudas au lancer, dont un de 1,50 m qui à la touche est sorti entièrement de l’eau avec le popper dans la gueule, comme au ralenti. Un spectacle inoubliable.
Cette traque demande de la patience, et des nerfs solides. Le poisson n’est pas toujours au rendez-vous, parfois suit le leurre sans attaquer ou fait de fausses attaques. Il ne faut pas se décourager, à un moment ou l’autre on est assuré de toucher le jackpot.
J’avais décidé de tenter la capture d’une carangue sur du matériel casting relativement léger (canne Antidote Bigbait à anneaux spiralés et moulinet Abu Revo Inshore). J’ai eu du mal à remplir mon contrat car ce matériel ne permet pas d’atteindre de grandes distances, ce qui est la plupart du temps handicapant.
Mais j’ai fini par en toucher une de 15 kg, sur un petit Salmo Slider. En moins de 15 secondes je n’avais quasiment plus de tresse sur la bobine, et il a fallu la suivre au moteur pour récupérer du fil. Le combat a été mémorable, mais finalement plus court qu’avec une canne longue. Super souvenir !
Elle s’adresse avant tout aux barracudas qui hantent les mangroves.
Il s’agit de traîner de gros poissons nageurs, le plus souvent des modèles très plongeants.
C’est une technique très productive à défaut d’être passionnante (du moins à mon goût), et qui permet de se délasser en prenant du poisson facilement même si l’on est débutant.
La taille moyenne des prises se situe autour du mètre, et 10 ou 20 barras au cours d’une session de deux heures est la norme. Le leurre qui a clairement fait la différence a été l’incontournable Storm Deep Thunder, le must pour ce type de pêche.
Ces deux techniques se pratiquent simultanément, bateau mouillé sur une fosse ou autre spot propice.
La calée s’adresse aux gros poissons (cobia, barracuda, otholite, raie, requin, etc.) et consiste à expédier deux très fortes lignes eschées d’un demi-mulet à l’arrière du bateau.
Les cannes sont plantées de part et d’autres du tableau arrière, et on surveille les scions du coin de l’œil pendant que l’on pêche à la palangrotte. En cas de touche, on saisit la canne, et on attend une traction franche pour ferrer puissamment.
Rien de très compliqué, mais cette technique peu rapporter gros. Ça n’a pas été le cas lors de notre séjour, et mon regret est de ne pas avoir eu l’occasion de combattre un joli cobia, dont la défense est réputée ultra-puissante. Ce sera pour une autre fois j’espère.
La palangrotte est une pêche similaire mais canne tenue à la main, sur matériel plus léger, avec un morceau de poisson en guise d’appât.
J’ai toujours aimé cette technique sensitive où l’on joue avec le poisson. Les résultats ont été très bons, avec des prises rusées et combatives : dorades, petites carpes rouges, et de très belles otolithes qui sur matériel léger sont un régal à combattre.
Il s’agit de dandiner soit un jig métallique, soit un leurre souple lourdement plombé (50 à 100 gr).
Cette technique très en vogue permet d’explorer rapidement des postes profonds et accrocheurs, et en principe se révèle productive aux Bijagos (surtout le leurre souple).
Nous ne l’avons pratiquée qu’une fois au cours d’une session de deux-trois heures, mais sans aucun succès, les eaux étant très boueuses sur le secteur exploré en raison de forts coefficients de marées qui laminaient les bancs de sable.
Profitant d’un bivouac organisé sur un îlot lointain, nous avons consacré à cette technique une soirée, une partie de la nuit et le début de la matinée suivante.
En général je ne suis pas un grand fan de surf casting que je trouve trop statique, mais là j’avoue que je me suis régalé.
L’ambiance était géniale, avec coucher de soleil grandiose et apéro servi sur une grande plage déserte, grosse partie de rigolade avec nos guides et, par périodes, des touches tellement nombreuses qu’on ne posait même plus les cannes sur leur support.
Pas de très gros poissons, mais quelques jolies prises dont une superbe carpe noire de 7 kg qui m’a donné bien du fil à retordre avant de s’avouer vaincue. Bref, que du bonheur !
C’est un pays à peine plus grand que la Belgique, qui gagne 1/3 de sa superficie à marée basse...
Il est situé entre le Sénégal et la Guinée. Sa population est d’environ 1,6 million d’habitants. Le tourisme y est très peu développé.
Les deux principales ressources sont la noix de cajou (6ème producteur mondial), et l’adjudication d’un droit de pêche à l’Union Européenne (les Bissau Guinéens ne sont pas un peuple de pêcheurs).
La langue officielle est le portugais, mais le créole et de nombreux dialectes sont la plupart du temps employés. Le français est souvent (plus ou moins) maîtrisé.
L'archipel des Bijagos est situé au large de l'embouchure du Rio Géba, à en face de Bissau, la capitale. Il est peuplé de 30 000 habitants.
Certaines îles sont désertes, d’autres sont protégées. Celles du Sud sont en réserve naturelle de l'UNESCO et abritent une riche faune et flore marine (notamment des tortues marines) et terrestre dont le fameux hippopotame marin.
D'immenses mangroves de palétuviers couvrent une partie importante des espaces entre océan et terre ferme (bolongs).
Pour en savoir plus : http://www.guinee-bissau.net/
- Un visa d’entrée est obligatoire. En France, il est obtenu sur présentation d’un passeport en cours de validité à l’Ambassade de Guinée-Bissau à Paris. Il est possible de l'acquérir par correspondance via une officine spécialisée (j’ai commandé par Internet sur www.action-visas.com). Le coût est d’un peu moins de 100 euros.
- Paiement : se munir de francs CFA avant l’arrivée en Guinée-Bissau, par exemple à l’aéroport de Dakar (1€ = 655,957 FCFA, ou pour les moins jeunes : 1 franc = 100 FCFA). Possibilité de change sur place, à la Kasa AfriKana, en dépannage.
- Électricité : idem qu’en France.
- Paludisme : un traitement anti-paludéen (Malarone) est recommandé. En saison sèche, il est possible de s’en dispenser, à ses risques et périls toutefois.
Dans l’archipel, les moustiques sont discrets mais présents. Ils attaquent à la tombée de la nuit et piquent essentiellement aux chevilles. Une application de répulsif sur cette partie du corps suffit en principe à se protéger. Les chambres sont équipées de moustiquaires.
- Vaccins fortement recommandés : fièvre jaune (datant de plus de 10 jours et de moins de 10 ans au jour du départ), diphtérie, polio, tétanos.
- Le voyage Paris-Bissau se fait par Air Sénégal au départ d’Orly, avec changement à Dakar. À Bissau, on est attendu et transféré jusqu’au port en cas de passage immédiat vers l’archipel, ou jusqu’à un hôtel si le passage est prévu pour le lendemain (heure tardive, mauvaise météo). Pas de supplément pour l’hôtel.
Compter environ 2 heures de bateau rapide pour rejoindre Bubaque avec Gilles ou l’un de ses marins.
Ambassade de France:
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Tél: 00 245 257 400
- http://www.ambafrance-gw.org/
1 490,00 euros hors avion sur la base de deux personnes.
Le vol aller-retour coûte entre 850 et 1000 euros (Air Sénégal). Compter un peu moins de 100 euros de frais de visa.
Les boissons alcoolisées ne sont pas comprises, ainsi que les pourboires et la location éventuelle de matériel.
Ce séjour est proposé par World Predator fishing : Tél. 06 15 04 21 74 – Email : info@worldpredatorfishing.com – Web : www.worldpredatorfishing.com
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