Pêche du brochet en Suède
|
Cliquez sur les photos pour les agrandir et lire les légendes
Que voit-on quand on survole la Suède ?
Des forêts à perte de vue, les taches au vert plus tendre des parcelles cultivées, et les miroirs d’innombrables plans d’eau, du plus modeste étang aux plus extravagantes immensités.
On compte même quelques géants dont les mensurations donnent le vertige et
le Mälaren en fait partie.
Grand comme deux fois le lac Léman, il aurait de quoi intimider un pêcheur français, mais heureusement cette impression de gigantisme ne se fait pas ressentir. Ses rives sont très découpées et il est parsemé d’une multitude d’îles. On est toujours à distance raisonnable de la berge, et en confiance.
En fait cet ancien bras de mer n’est autre que la version « eau douce » de l’archipel de Stockholm, qu’il prolonge à l’intérieur des terres. C’est ce qui explique que l’on y trouve en abondance de l’éperlan, une espèce marine acclimatée à l’eau douce.
Une ancienne mer
• Le Mälaren est le troisième plus grand lac de Suède (après le Vänern et le Vättern), avec une étendue de 1140 km² et 1410 km de berges.
• Sa profondeur maximale est de 66 mètres, et il fait environ 120 km d'est en ouest.
• Il se jette dans la mer Baltique au niveau de Stockholm et abrite environ 1 200 îles.
• À la fin de la dernière période glaciaire, une grande partie de l'Europe du Nord était recouverte d’une épaisseur de glace de plusieurs kilomètres. Lorsque les glaciers se sont retirés, la suppression de leurs masses gigantesques a entraîné un soulèvement des sols.
Au début le soulèvement fut rapide, environ 7,5 cm par an pendant environ 2 000 ans. Une fois la fonte achevée, le soulèvement est tombé à environ 2,5 cm par an et reste encore aujourd'hui de l'ordre de 1 cm par an. Des études suggèrent qu’il se poursuivra pendant environ 10 000 ans.
• À l’époque des vikings, le Mälaren était encore une baie de la mer Baltique, que les navires pouvaient remonter loin à l'intérieur de la Suède.
Birka, cité archéologique viking située sur une île à l’entrée du Mälaren, bénéficiait de ce trafic. En raison du soulèvement post-glaciaire, la profondeur était devenue si faible que vers l'an 1200 les navires devaient décharger leurs cargaisons à l’entrée, la baie étant devenue un lac.
• Le déclin de Birka et la fondation de Stockholm au point de passage obligé de Riddarfjärden (l’équivalent de notre Île de la Cité) seraient donc en partie dû au soulèvement post-glaciaire.
Peu profond et entouré de terres fertiles, le Mälaren est l’un des rares lacs du domaine public suédois, et le droit de pêche y est entièrement libre.
Sweden Predator Fishing y a basé l’un de ses trois camps de pêche, les deux autres étant situés sur des lacs privés.
L’une des plus intéressantes particularités de ce lac, en tout cas pour ce que j’ai pu en explorer à deux reprises en automne et au printemps (secteur central situé autour de Strängnäs), est l’abondance de zones peu profondes (1 à 3 m) bordées de roselières interminables, et colonisées par les herbiers à la belle saison, nénuphars notamment.
Ces baies et haut-fonds, dont certains peuvent mesurer plusieurs centaines d’hectares, donnent sur des chenaux profonds de 5 à 20 m, naturels pour la plupart ou creusés par l’homme afin de permettre la navigation.
Les pentes peuvent être très douces ou au contraire abruptes, certaines îles granitiques tombant en falaise directement dans les profondeurs.
Les fonds sont argileux ou caillouteux selon les secteurs. L'argile a tendance à troubler l’eau qui est moins claire que dans d’autres lacs suédois et la productivité y est supérieure : le Mälaren est un lac riche.
Riche en nutriments, en plancton, en invertébrés et bien sûr en poissons. Une étude a révélé que dans certaines zones on pouvait trouver jusqu’à 10 000 amphipodes de la Baltiques au mètre carré (genre de gammares).
Il abrite une trentaine d’espèces de poissons, certaines ayant un comportement pélagique prononcé (éperlan, corégone) qui n’est pas sans influence sur la pêche des carnassiers.
Ces derniers sont bien représentés : brochets et sandres sont dominants, le second faisant l’objet d’une pêche commerciale aux filets, puis viennent la perche, l’aspe, le silure ou encore lotte.
À propos du silure (rare et protégé en Suède), il aurait été autrefois abondant sur le Mälaren, au point de lui donner son nom (Mal signifie silure en suédois), avant de décliner sous la pression d’une pêche commerciale intensive.
Quoi qu’il en soit le sondeur révèle des quantités de poissons impressionnantes, supérieures à ce que j’ai pu voir sur d’autres lacs suédois ou en Baltique.
On observe notamment beaucoup de poissons suspendus en pleine eau, vraisemblablement des bancs d’éperlans (boules compactes) ou de corégones (Coregonus albula, échos plus étalés).
Lors de mon dernier séjour au printemps, une courte session de pêche au coup dans les roseaux qui bordent le ponton du lodge (pour faire des vifs) s’est soldée par la capture de cinq espèces différentes sans le moindre amorçage, alors que l’eau n’était encore qu’à 8°.
Cette richesse en fourrage (quantité et variété) se traduit, on s’en doute, par une richesse en carnassiers, qui ne signifie pas pour autant que leur pêche soit toujours facile.
D’une part l’abondance de nourriture peut rendre le poisson chipoteur, d’autre part la présence en masse d’espèces pélagiques peut induire chez les prédateurs des comportements qui les rendent difficiles à trouver, par exemple gros brochets suivant les corégones en pleine eau ou sandres suspendus à proximité des bancs d’éperlans.
Sandres
Pour ce qui est des sandres, ils semblent abondants et quand ils sont disposés à mordre on en touche un peu partout dés lors que l’on a cerné le type de secteurs qu’ils affectionnent.
Lors de mon séjour en octobre il s’agissait de zones à cailloux et tombants rapides le plus souvent, mais c’est certainement variable en fonction de la saison.
Toutefois les prises étaient de taille modeste, plafonnant autour de 60 cm. Il n’y a pas de raison pour qu’on ne puisse toucher de plus gros sujets, mais nous ne les avons pas trouvés.
Tous nos sandres ont été pris au leurre souple dans 8 à 15 m d’eau, avec une prédilection assez nette pour les leurres effilés (type Fin’s) qui imitent bien un éperlan, et pour les modèles avec attractants.
La couleur ne semblait jouer un grand rôle, l’eau étant assez chargée. Le mort manié ou le drop shot avec vif sont envisageables et doivent pouvoir faire mouche quand le sandre est chipoteur.
Brochets
Ceci étant dit, la plupart des pêcheurs français qui se rendent en Suède ne sont pas spécialement intéressés par le sandre et visent avant tout le brochet.
Le potentiel est très bon, notamment en brochets de 85-95 cm, et les prises de gros poissons de 1m à 1,15 m, très lourds car bien nourris, sont assez fréquentes.
Le record actuel du camp est de 1,17 m (pris en mai 2010), mais il n’en est qu’à sa deuxième année d’existence et je serais surpris que ce record tienne très longtemps.
La traîne étant interdite sur le Mälaren, il se pêche au lancer et aux leurres dans 90% des cas.
La pêche aux appâts naturels (mort manié ou vif) est possible, mais peu pratiquée. D’une part parce que ça n’apporte pas grand chose en termes de résultats et que la corvée de vif n’enthousiasme pas grand monde, et d’autre part parce que la pêche ici se fait en no-kill et que laisser engamer un vif profondément serait mal venu.
Plus qu’une affaire de technique et de leurres, la principale difficulté compte tenu de la taille du lac consiste à trouver les secteurs les plus productifs.
C’est une chose que les pêcheurs habitués à pêcher des plans d’eau plus modestes ont souvent du mal à admettre : le poisson n’est pas réparti de façon uniforme dans un grand lac.
Certaines baies ou roselières splendides peuvent être quasi désertes alors que d’autres très semblables ou au contraire ne payant pas de mine peuvent être blindées de brochets.
Et cela peut changer du tout au tout en l’espace de quelques jours ou semaines, en fonction du vent, d’un refroidissement ou réchauffement, d’un déplacement de la nourriture, du développement des herbiers ou de tout autre phénomène.
De même, certains secteurs peuvent produire de gros poissons régulièrement à certaines périodes, quand d’autres ne donneront que des brochets de taille modeste.
Pour couronner le tout, il y a des semaines fastes où le poisson est actif et de belle taille, et des semaines où la pêche est difficile, parce qu’il n’y a pas assez de vent (grand beau temps est synonyme de pêche difficile en Suède), qu’il y a eu un gros coup de froid en période de reproduction, etc.
Tout ceci peut sembler complexe, et ça l’est, mais heureusement le camp de pêche est conçu pour recevoir une douzaine de pêcheurs.
Quand six bateaux « tournent » en même temps sur un secteur, aussi vaste soit-il, les informations finissent presque toujours par tomber : les bonnes zones, le type de tenues et les techniques qui marchent, etc. Il faut donc être attentif aux résultats des autres bateaux.
De plus un guide est toujours présent sur le camp, et prodigue ses conseils, que l’on sera bien avisé de suivre.
L’une des recommandations les plus souvent faites, et que beaucoup de pêcheurs ont du mal à suivre, consiste à pêcher ancré plutôt qu’en dérive.µ
Cette dernière est possible quand il n’y a pas ou quasi pas de vent, mais c’est assez rare.
En cas de brise soutenue, la dérive est trop rapide, on passe trop vite sur les postes, on casse des coups, et surtout on risque de passer sur un spot à gros poissons sans s’en apercevoir.
Les gros, en effet, se prennent rarement « à la volée », sur le premier lancer.
Mieux vaut s’ancrer (avec une ancre de 5 kg dans 3 m d’eau ce n’est pas une corvée), prospecter la zone en éventail pendant 10 mn, se décaler de 30 m et recommencer. C’est de cette façon que se prennent quasiment tous les gros brochets.
Pour ce qui est des techniques, le gros jerkbait est très régulier surtout par temps agité, en particulier le Salmo Slider 10 cm et le Buster Jerk, ce dernier produisant très régulièrement les plus grosses pièces.
Mais parfois, et ça peut ne durer qu’une demi-heure à une heure, ils ne veulent que de la cuiller ou du spinnerbait.
Le lipless a aussi ses moments, et il faut avoir quelques leurres souples, de préférence de belle taille, sur montage texan ou tête plombée anti-herbe (on en trouve dans la boutique du chalet qui sont bien conçues).
En automne, le leurre souple est indispensable car les brochets ne sont pas toujours disposés à monter sur un poisson nageur, ou encore se postent plus en profondeur.
Prévoir des têtes plombées de 10 et 15 g. Les shads à palette sont tout indiqués.
Autres carnassiers
Outre le brochet et le sandre qui sont les deux espèces dominantes, on trouve la perche, l’aspe, le silure et la lotte.
La perche semble assez abondante mais de taille moyenne plutôt modeste (30 cm), avec de temps à autre un sujet de plus de 40 cm.
Elle se touche à la cuiller et au poisson nageur dans les roseaux ou accidentellement en cherchant le brochet.
L’aspe est de belle taille (autour de 70 cm et plus), mais il se déplace constamment en chassant, et les prises, presque toujours à la cuiller tournante argentée, sont plus une affaire de chance qu’autre chose.
Le silure semble très rare, en tout cas il n’y a eu aucune capture vérifiée à ce jour par un client du camp.
Quant à la lotte, espèce discrète et a priori plus intéressée par les appâts naturels que les leurres, elle se prend parfois au leurre souple, comme ce spécimen de plus de 70 cm pris par Nico, un des guides, lors de mon séjour d’automne, par 10 m de fond en grattant pour le sandre.
comportements saisonniers
En début de saison (avril jusqu’à mi-mai), le comportement des brochets est conditionné par le frai.
C’est une période un peu capricieuse pour la pêche, mais aussi la meilleure de l’année pour toucher les très gros brochets qui autrement sont souvent pélagiques.
Tous ne fraient pas en même temps, et n’entrent donc pas dans les baies au même moment. Mais ça reste malgré tout la grande tendance, et les meilleurs résultats sont obtenus dans des baies bien abritées où la température gagne quelques degrés (pensez à bien surveiller le thermomètre du sondeur).
Ils peuvent se tenir au ras des roseaux dans peu d’eau, voire « dans » les roseaux (poissons actifs), ou un peu plus au large (poissons en attente).
Plus tard en saison, on trouve les poissons les plus intéressants plutôt au milieu ou en sortie de baies, dans les grandes roselières profondes qui bordent les bras principaux, sur les haut-fonds de pleine eau ou encore autour des îles.
Les fond de baie restent sans doute fréquentés par les brochets en été, mais la végétation aquatique en interdit quasiment toute exploration.
En automne, qui est précoce en Suède, les premières gelées grillent les nénuphars qui commencent à pourrir.
Les baies et haut-fonds redeviennent praticables et il y a de beaux poissons à y prendre.
Mais nombre de ceux qui ont passé l’été au large se contentent de descendre plus en profondeur, notamment autour des îlots abrupts. On peut alors avoir de très bonnes surprises (gros poissons) aussi bien au poisson nageur ou à la cuiller dans 1,50 m d’eau qu’au leurre souple dans 8 m.
Il est situé au bord du lac, à quelques kilomètres de la petite ville de Strängnäs, sur une propriété familiale.
Les installations consistent en un grand chalet (9-10 places) et un autre plus petit (4 places), chacun ayant son propre ponton, et qui fonctionnent sur le principe du gîte rural.
Il y a aussi un bed & breakfast pour ceux qui préfèrent plus d’intimité.
J’ai effectué deux séjours sur le grand chalet, et très franchement c’est ce que j’ai vu de mieux à ce jour en Suède en terme de confort : deux étages avec chacun leurs chambres doubles, leur salles-de bains et leur salon (TV satellite), une grande cuisine très bien équipée, une grande terrasse.
Au sous-sol, sauna, coins pêche, buanderie, cartes du lac et magasin de pêche (ouvert le matin et en fin de journée).
À ce propos, un conseil, si vous n’avez pas l’habitude de la Suède et des leurres qui conviennent, plutôt qu’acheter avant de partir tout un tas de leurres au pifomètre, achetez-les sur place.
Les prix sont les mêmes qu’en France voire moins chers (autour de 15 euros le gros jerkbait par exemple), et vous serez sûr d’avoir ce qui marche à l’instant T.
Sweden Predator Fishing met gratuitement (moyennant caution) à la disposition des clients qui en font la demande (il faut réserver avant de partir), une combinaison chaude et étanche, un ensemble big bait spinning et un ensemble spinning plus léger (sandre -brochet).
Le gros intérêt de cette formule, outre qu’elle vous dispense d’investir le cas échéant dans un ensemble big bait, est qu’elle permet de voyager léger et sans tube de cannes (facturé 80 € AR par Ryan Air).
Les bateaux sont des barques en aluminium Quintrex Explorer de 3,90 m, stables et pontées. Elles sont équipées de moteurs 15 cv 4T à démarreur électrique, de sondeurs, cartes détaillées, d’une grande épuisette et du matériel de sécurité.
Des moteurs électriques sont disponibles à la location.
Il existe plusieur formules en fonction de l’hébergement et des options choisies. En gîte (1 grand chalet pour 10 personnes au bord de l’eau et un plus petit), où vous devrez faire vos courses et repas vous-mêmes.
Ou en bed & breakfast avec petit déjeuner inclus, des formules avec paniers repas et repas du soir sont possibles ainsi que pour le grand chalet.
Pour 2011 des groupes guidés toutes la semaine sont prévus à l’automne ainsi qu’un petit concours entre tous les pêcheurs programmé fin septembre ou début octobre avec un séjour à gagner et d’autres lots .
Il est délicat de donner un tarif puisqu’il existe différentes formules d’une part, qu’il varie en fonction du nombre de pêcheurs d’un même groupe, et enfin parce que l’Euro fluctue indépendamment de la couronne suédoise.
Mais pour donner une idée, un séjour sur la base de 6 pêcheurs en gîte tourne autour de 750 euros par pêcheur, du samedi au samedi.
Ce prix comprend l’hébergement, la location des bateaux, le prêt éventuel de matériel et l’assistance halieutique sur place, par un guide avec accompagnement plusieurs fois durant la semaine sur l’eau.
Il ne comprend pas le transport aérien et la location de voiture, les repas et boissons, l’essence pour les barques en dehors de la dotation initiale.
Le prix de l’aérien est très variable selon la compagnie choisie, la moins cher étant Ryan Air. Atterrissage à l’aéroport de Skavsta (environ 1h15 du camp).
• Monnaie : couronne suédoise (SEK) que l'on change à l'aéroport, à l’arrivée. 1 euro = 9,49 SEK.
• Formalités : carte d'identité ou passeport valides. Attention si la pièce est périmée vous ne partirez pas...
• Permis de conduire : le permis français est valable en Suède.
• Heure d'été : Pas de décalage horaire avec la France.
• Électricité : 220 v
• Téléphoner de la Suède vers la France : 0033 puis le numéro sans le 0.
• Téléphoner de la France vers la Suède : 00 46 et le numéro sans le 0.
Alain ou Claudine Cavard - Sweden Predator Fishing - S.P.F Fiskeresor AB - Box 351 - 611 27 Nyköping - Sweden
Alain : Tél. + 46(0) 841 007 562 - Mobile + 46(0)738 567 353
Claudine : Tél. + 46(0) 841 007 560 – Mobile + 46(0) 738 567 354
Email : info@swedenpredatorfishing.com
Sites : www.swedenpredatorfishing.com et http://swedenpredatorfishing.blogspot.com pour les actus sur la pêche.
Page d'accueil > Récits et voyages
© 2009 - Michel Tarragnat