Skarnsundet Fjordcenter |
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Le centre de pêche de Skarnsundet Fjordcenter se situe à environ 100 km de Trondheim (seconde ville du pays), tout près de la bourgade de Straumen.
Il est bâti au bord d’un grand fjord, qui par temps calme fait irrésistiblement penser à un immense lac alpin, avec ses falaises de granit et ses montagnes dont les forêts de sapin se reflètent dans le miroir d’une eau cristalline.
Mais en dépit des apparences il s’agit bel et bien d’un milieu salin. À la fin de l’aire glacière, la hausse du niveau de l’océan a submergé ces immenses vallées taillées à la hache et qui s’enfoncent très profondément à l’intérieur des montagnes. Ici, pas de plages de sables fin, de parasols ni de baigneuses en bikini. Au plus chaud de l’été la température de l’eau culmine (fugitivement) à 16°, et la côte est à 90% rocheuse et abrupte.
Ces eaux préservées des pollutions et des excès de notre civilisation naturivore regorgent littéralement de vie et notamment de poissons. Les plus emblématiques sont bien sûr la morue et le hareng, mais de nombreuses autres espèces se pressent en bancs serrés : lieu noir et jaune, aiglefin, haddock, sprat, maquereaux, sole et carrelet, requins, pour ne citer que les plus abondants.
Ces eaux sont si poissonneuses que même pour un complet débutant la bredouille est quasi impossible.
Le camp de Fjordcenter est pour cette raison très prisé d’une clientèle allemande, polonaise, russe, hollandaise, anglaise ou belge, pays dans lesquels les pêches profondes en bateau, à soutenir ou en dandine, sont très populaires.
En France ces techniques sont encore assez peu pratiquées, et de tous les pêcheurs d’Europe septentrionale nous sommes les moins bien représentés à Fjordcenter.
C’est dommage car toutes les conditions pour passer de très bonnes vacances, entre copains ou en couple, me semblent réunies : confort, emplacement idéal, pêche facile et variée, convivialité, nature préservée, activités annexes, etc.
Elle se pratique essentiellement en bateau, que le camp met à disposition de ses clients.
Équipés de moteurs 35 cv et de sondeurs performants, ils conviennent pour 3 ou 4 pêcheurs.
Quelques heures de guidage sont offertes en début de séjour pour vous familiariser avec les lieux et les techniques.
La plus pratiquée consiste à dandiner une cuiller en plomb en forme de poissonnet (appelée « pilk »), dont le poids varie de 30 à 150 gr selon la profondeur prospectée.
Au-dessus, plusieurs potences sont souvent ajoutées : train de plumes, d’anguillons, etc.
Le montage est dandiné vigoureusement près du fond ou en remontant par paliers entre deux eaux si le sondeur indique du poisson suspendu.
L’électronique est précieuse pour localiser les bancs de harengs et de crevettes (bancs parfois énormes), qui constituent la base de la chaîne alimentaire.
Selon la saison et la luminosité, ils peuvent se trouver entre 30 et 100 m de profondeur, voire plus. Inutile de dire que la tresse est ici incontournable : elle permet de conserver de bonnes sensations et de pêcher avec un moulinet de taille raisonnable.
La canne doit être puissante mais pas trop raide, et d’une longueur de 2.40 à 2.70 m. On peut louer tout ça sur place (50 euros la semaine).
Cette technique simple et amusante permet de prendre principalement morues, lieus, aiglefins et merlan, dont la taille se situe autour de 60 cm. Bien sûr il arrive de toucher de plus gros poissons, et au cours d’un séjour on peut espérer une ou deux pièces de 5 à 10 kg, mais la moyenne est de 1 à 3 kg.
Et sur du matériel léger (canne medium heavy) il y a franchement de quoi se faire plaisir, car ces poissons marins ont « la patate ». Quand on est dans un bon secteur et un bon jour, la cuiller est à peine arrivée au fond que le poisson est déjà au bout !
L’idéal est un temps gris et légèrement pluvieux, avec un petit vent : on trouve alors du poisson mordeur dans des profondeurs de 20 à 40 m, les plus agréables à prospecter. Ces conditions météo sont fréquentes au printemps et en début d’automne.
En revanche, par grand beau temps le poisson se tient en profondeur (70-100m) et est moins mordeur.
La pêche en dandine peut alors devenir difficile, et la solution consiste souvent à essayer les appâts naturels. Un train de mini-mouches est dandiné très lentement dans un banc de harengs repéré au sondeur, ils se ferrent seuls et on les sent gigoter.
Mais on ne remonte pas tout de suite car bien souvent un prédateur, attiré par leurs soubresauts, attaque et se fait prendre à son tour.
On peut également utiliser les harengs comme appâts sur un montage mieux adapté ou les mettre de côté en prévision d’une pêche aux poissons plats, très abondants sur les secteurs moins profonds et sablonneux.
Coupé en morceau, le hareng permet d’en prendre facilement sur un montage pater noster basique reposant sur le fond.
Pêche essentiellement alimentaire, mais productive et qui a son charme, d'autant qu'elle permet d'améliorer l'odinaire à peu de frais, la nourriture étant extèmement coûteuse en Norvège.
D’autres méthodes peuvent être pratiquées selon les circonstances, comme la traîne de poissons nageurs (le Rapala Tail Dancer semble avoir la faveur des guides) pour les lieus jaunes et la morue (parfois), ou la dandine lourde de plumes blanches pour le lieu noir.
Ces plumes imitent les petites crevettes dont ils font bombance, et l’un des tous meilleurs spots pour ce poisson très combatif (1 à 5 kg en moyenne) se situe à 300 m du camp, dans une passe profonde balayée par un fort courant.
C'est une pêche assez physique dans la mesure où la passe est profonde (environ 100 m), et où le courant impose une forte plombée de 500 grammes ou plus.
Remonter de ces profondeurs un beau lieu (poisson très combattif), parfois deux, impose un matériel très puissant. Bref c'est une "pêche d'homme"...
Parfois des chasses éclatent en surface, attirant des nuées de mouettes. Ce sont en général des maquereaux harcelant des bancs de sprats. Avec une pilk légère sur une petite canne à lancer, ils permettent de s’amuser en rompant avec la pêche profonde.
Relativement peu pratiquée par les clients du camp (pour ne rien dire des norvégiens qui quant à eux se désintéressent presque totalement de la pêche à la ligne en mer), la pêche à pied offre pourtant quelques bonnes opportunités, pour changer un peu du bateau ou en cas de mauvais temps.
Le matin, sur les enrochements autour du camp, quelques coups de lancer peuvent rapporter une morue, un lieu ou même une truite de mer (elles entrent dans la marina chasser le fretin).
Mais il existe un spot réputé et incontournable pour la pêche au lancer à pied, dans la passe enjambée par le pont de Straumen. Un très fort courant se crée à marée montante, et devant un éperon rocheux se trouve une fosse de 20 m.
C’est là que vos chances de toucher des poissons intéressants en lançant votre pilk ou un leurre souple seront les meilleures. Il s’y prend régulièrement de très belles pièces, et du bord avec un tel courant c’est évidemment du sport !
Voici donc, dressé à grands traits, le tableau des possibilités de pêche en mer, qui font le quotidien d’un séjour à Fjordcenter. La densité de poissons, je le répète, est exceptionnelle, rien à voir avec nos eaux côtières surpêchées aux filets.
Il y a donc là de quoi passer une super semaine, et beaucoup de clients s’en trouvent comblés (certains habitués, lors de ma visite, en étaient à leur cinquième séjour).
Mais cette destination permet de découvrir d’autres plaisirs, qui sans doute seront plus familiers au pêcheur en eau douce...
Tout d ‘abord, jusqu’au 31 août, il est possible de tenter sa chance au saumon en rivière pour un prix assez modique (30 euros par jour du bord), mais pour être honnête les chances de captures sont plutôt minces, surtout sur une seule journée.
On peut également pêcher la truite, notamment en lac et au printemps. Mon séjour ayant eu lieu en septembre, je n’ai pas testé.
Il existe enfin de très intéressantes opportunités pour la pêche du brochet, espèce totalement méprisée et délaissée par les Norvégiens, au point que quand j'ai acheté mon permis, le détaillant m'a fait promettre de ne pas les remettre à l'eau...
Promesse que je me suis bien sûr empressé de ne pas tenir, mais ça en dit long sur l'affection que les pêcheurs locaux lui portent...
On le trouve dans au moins deux lacs situés à une vingtaine de kilomètres de Straumen, et j’ai eu la chance d’être le premier client du camp à les tester. Même les guides n’y avaient jamais mis les pieds.
Le permis est de 50 couronnes pour la semaine, et ces lacs grouillent littéralement de brochets, de taille modeste il est vrai. Mon plus gros faisait 75 cm, mais d’après un pêcheur de truite local il s’en prend jusqu’à 7 kg (1 m).
Ces lacs sont plats et peu profonds, et les meilleurs résultats, et de loin, ont été obtenus aux leurres de surface. Le stickbait les rendait complètement fous, et dans moins de 50 cm d’eau j’en ai vu manquer cinq fois le leurre avant de se piquer : que du bonheur !
Voilà donc, je pense, de quoi pimenter le séjour. Idéal pour un jour venté par exemple, quand le bateau est inconfortable. Toutefois il vous faudra une voiture de location et des waders ou cuissardes pour bien pêcher ses lacs.
Mais j e n’en ai pas encore fini avec la liste des « bonus ». Comme je le disais au début, cette destination permet de se livrer à d’intéressantes activités annexes.
La Norvège est un grand pays montagneux, très peu peuplé, la nature y est donc particulièrement bien préservée et généreuse, d’autant que les règlements y sont stricts et respectés (le contraire de la France en quelque sorte…).
La faune et la flore sont donc en parfait état de conservation, il suffit de se balader un peu pour s’en rendre compte. Depuis le balcon du gîte, qui offre une vue imprenable sur le Fjord, on voit régulièrement des dauphins marsouiner non loin du bord, et les noctambules auront peut-être la chance d’assister à un magnifique aurore boréal.
À 15 minutes à pied, une ballade en forêt avec Jan Klass (chasseur invétéré), m’a permis de voir des élans et un coq de bruyère. L’élan (moose) est aussi abondant que le chevreuil dans nos régions, mais atteint la taille d’une vache. Ces mastodontes paissent paisiblement dans les prés, parfois à moins de 100 m de la route.
Début septembre, les délicieuses grosses myrtilles bleues (cranberry), nourriture de base du coq de bruyère, poussent partout en sous bois, au point que l’on est obligé de les piétiner.
Les champignons sont également très abondants, notamment les girolles qui par endroit tapissent le sol, mais également les cèpes dans certains secteurs. Les Norvégiens s’en soucient peu, généralement plus intéressés par la chasse.
Bref, la nature en automne est ici une véritable corne d’abondance, et permet d’agrémenter son ordinaire en se changeant les idées.
Il existe d’ailleurs un circuit de randonnée le long du Fjord au départ du camp, et des possibilités de ballades équestres, de visites d’artisanat d’art, etc. On trouve à Straumen un office du tourisme qui peut organiser des circuits à la carte, et de toute façon Jan Klass se fera un plaisir de vous renseigner sur les possibilités hors pêche.
En conclusion, une destination qui sent bon la nature, l’air vivifiant et... le poisson. Prises de taille moyenne mais très nombreuses et variées, avec possibilité d’une excursion ou deux au brochet, et d’activités parallèles.
Hébergement très confortable, accueil et service irréprochables, c’est une destination idéale pour un séjour entre copain ou en couples, à un prix très raisonnable.
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Intendance
Les appartements sont très bien équipés, confortables et chaleureux, d’une propreté irréprochable, comme toujours en pays scandinave.
Ils peuvent accueillir 4 à 5 personnes (4 lits + canapé) et reçoivent les chaînes de télévision de toute l’Europe par satellite. Vous devrez faire votre cuisine, et donc un plein de vivres en arrivant (on peut retirer des couronnes norvégienne avec une carte bancaire internationale).
La nourriture coûte très cher en Norvège, et on aura tout intérêt à alléger la note en faisant une cure de produits gratuits et succulents : filets de sole, de merlan ou d’aiglefin pêchés par vos soins, omelette aux girolles et myrtilles glacées : on peut imaginer pire comme punition...
Un conseil : on trouve en grande surface à un prix très raisonnable de grosses crevettes cuites surgelées vendues en vrac (on se sert en fonction de ses besoins). C’est un vrai régal, et les appartements étant équipés d’un congélateur, vous pouvez en faire une bonne provision le premier jour.
En revanche, je vous recommande d’amener avec vous vos boissons alcoolisées et même votre tabac si vous êtes consommateur, car sur place ils sont vendus à des prix prohibitifs, ce genre de « vices » n’étant manifestement pas encouragés par l’état norvégien.
Matériel à prévoir
Le camp possède une petite boutique qui vend tous les « consommables » dont on peut venir à manquer, et loue des ensembles complets.
• Leurres : des cuillers à dandiner de 30 à 150 g.
• Cannes : Lancer mi-lourd à lourd pas trop long de préférence (2m40 est un bon compromis). Pour la pêche profonde du lieu noir il faut un ensemble lourd (canne à soutenir) car on leste beaucoup et il arrive de faire des doublés.
• Ligne : la tresse est indispensable, en 17 à 24/100.
• Autres accessoires utiles : couteau à filet si vous voulez manger votre poisson.
La Norvège en chiffres
• Superficie : 324 220 km2
• Population : 4 525 000 h
• Capitale : Oslo
• Gouvernement : monarchie constitutionnelle.
• Monnaie : Krone (NOK/Couronne norvégienne). 1 € : 8,12 NOK - 100 NOK : 12,3 €
• Formalités : carte d'identité ou passeport. Les enfants doivent avoir une carte d'identité ou être inscrits sur le passeport d'un de leurs parents.
• Limitation de vitesse : 80 km/h sur route.
• Heure d'été : Pas de décalage horaire avec la France.
• Électricité : 220 v
• Téléphoner de la Norvège vers la France 0033 et le numéro sans le 0. De la France vers la Norvège 0047 et le numéro sans le 0.
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le climat n'est pas si rigoureux que ça en Norvège, grâce au Gulf Stream. L'été, le soleil peut briller généreusement et les températures sont alors très agréables. Vous pouvez donc emporter des shorts et des T-shirts dans vos valises. Prévoyez toutefois un vêtement de pluie et un pull car le climat peut être changeant.
La meilleure période s'étale de juin à septembre inclus.
Ce séjour est proposé par Alain Cavard, de l'agence World Predator Fishing : Tél. 0046 738 567 353 –
– Site Web
Pour 8 jours / 7 nuits / 6 jours de pêche
Jour 1 :
Prise en charge de votre voiture de location à l’arrivée à Trondheim (par avion) puis transfert par la route (1h30).Installation pour 7 nuits dans votre appartement et pêche dès votre arrivée. Jan Klaas qui dirige le centre vous accompagne les premières heures.
Jours 2 à 7 :
6 jours de pêche à bord de votre bateau de 17pieds (moteur 25ou30 cv), sondeur, gps sur les30 cv.
Jour 8 :
Le matin retour vers Trondheim et départ vers la France.
Prix par personne sans l’aérien :
- Base 2 personnes : 1020 € (680 € sans location de voiture)
- Base 3 personnes : 740 € (470 € sans location de voiture)
- Base 4 personnes : 580 € (355 € sans location de voiture)
Ce prix comprend :
• La location de voiture pour tout le séjour, kilométrage illimité, (taille selon groupe).
• L’hébergement 7 nuits en appartement tout équipé au camp de pêche de Skarnsundet
• La location d’un bateau de 17 pieds pour 7 jours, moteur 25/30 cv, gilets, sondeur, gps sur les 30 CV.
• L’assistance halieutique sur place avec guidage quelques heures à votre arrivée par Jan Klaas.
Ce prix ne comprend pas :
• Le transport aérien Paris Trondheim A/R (environ 350/450 € TTC).
• Le permis eau douce si vous décidez de pêcher le brochet ou la truite.
• Les boissons et repas.
• Les assurances annulation, rapatriement, bagages (35 €).
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