On peut se contenter d'enrouler le décrocheur sur un simple plioir en bois, mais cela présente un certain nombre d'inconvénients. Tandis qu'avec un enrouleur-dérouleur bien conçu, se décrocher devient non seulement un plaisir, mais quasiment un spectacle.

Certains enroulent le cordonnet du décrocheur sur un vieux moulinet tournant, en général un moulinet à mouche, monté sur une vieille poignée de canne ou un manche en bois (environ 30 cm). Pour faciliter le déroulement et l'enroulement, penser à ligaturer un anneau à l'extrémité du manche et à y faire passer le cordonnet avant d'attacher le décrocheur.

Le système que je propose ici a l'avantage d'être économique et très efficace, tout en restant facile à bricoler. Rendons à César ce qui lui appartient : il a été mis au point par mon frangin, Jack Tarragnat, qui est du genre perfectionniste et n'a pas son pareil pour bricoler des accessoires géniaux à partir de trois fois rien. Cet enrouleur présente les avantages suivants :

- Déroulement très rapide. C'est important, surtout en eau profonde, quand on est en barque et qu'il y a du vent. En effet il faut faire vite avant que l'embarcation ne dérive et ne nous éloigne de la verticale du point d'accrochage.

- Déroulement fluide et sans à-coups. Les coups de poignet que l'on donne pour permettre au cordonnet de s'échapper (avec un plioir classique du style planchette) se transmettent au décrocheur : les risques d'emmêlage augmentent, et l'on casse l'élan du plomb (dans le cas d'un modèle à percussion). Or il est important que celui-ci arrive sur le leurre avec une certaine vitesse, faute de quoi le choc risque d'être insuffisant.

- Pas de vrillage du cordonnet. Un plioir ordinaire agit selon le même principe qu'un moulinet à tambour fixe, et le vrillage est important. En fonction de la taille et de la qualité du cordonnet, les emmêlages peuvent apparaître après seulement quelques utilisations. C'est un inconvénient majeur.

Je ne m'attarde pas en longues explications sur la conception et le principe de fonctionnement de l'enrouleur "maison" : les photos sont assez explicites. L'axe central en bois (1) (manche à balais) est doublé par une poignée en tube (2) (par exemple un vieux tronçon de canne) d'un diamètre suffisant pour que ça puisse tourner sans friction. Deux bagues ou rondelles (3) tiennent la poignée en place mais aussi limitent les frottements.
Le simple poids du décrocheur doit pouvoir dérouler l'ensemble à toute vitesse, le dérouleur étant tenu par la poignée (2).

Le tourillon de bois excentré (4) est utilisé come manivelle pour un "rembobinage" rapide. Il a une autre fonction : il sert à chasser le tube de plastique enfoncé dans le décrocheur. Son diamètre doit donc être choisi ou ajusté en conséquence.

Comme on le voit, c'est un système simple mais d'une efficacité redoutable : l'essayer c'est l'adopter.
La seule petite difficulté réside dans la fixation du manche central (1) sur la planchette. Il faut évider à la scie et fignoler à la râpe à bois un passage de l'épaisseur de la planchette. Une fois celle-ci, collée (colle à bois + serrage), l'ensemble est très solide et durable. Penser à peindre ou vernir le tout pour éviter les déformations par l'humidité.

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© 1998 - Michel Tarragnat