En tout cas j'ai été déçu du peu de cas que l'on a fait dans le monde de la compétition carnassiers de la disparition d'Henri Hermet, notamment au sein du Challenge Interdépartemental dont il était devenu en peu de temps le leader charismatique.
Je ne parle bien sûr pas pour ses proches et amis, qui ont tous étés profondément affectés par sa disparition. Mais il me semble que ses pairs auraient pu marquer le coup en public, par exemple lui dédier une rencontre lors de la remise des prix ou juste faire un petit discours, forcément un peu niais mais apprécié tout de même, en son honneur et à sa mémoire *.
Je sais bien que les grandes douleurs sont muettes, mais entre mutisme et indifférence la nuance parfois est subtile.
Pas grave, je vais lui faire ici son petit mémorial électronique, avec sa trombine sur la page de garde de la rubrique compétition, et ce aussi longtemps que bon me semblera (et ça risque de faire très longtemps).
Alors voilà, l'épitaphe n'étant pas ma spécialité et ne sachant pas trop quoi ajouter, je joins la copie d'un message que j'avais posté sur un forum, et qui résume bien ce que j'ai ressenti et ressens encore à l'évocation de cette disparition. Je rajoute quelques photos, et après ce trop long préambule je te laisse la place Henri.
Cette page est à toi, tu peux y prendre tes aises et botter le (faux) cul de tous ceux qui passeront et dont la tête ne te reviendrait pas.
PS. Puisqu'on en est à la franchise, et avant de te laisser vaquer à tes occupations, je voudrais juste ajouter un truc que je n'ai pas eu le temps de te dire de ton vivant : je pense que tu étais loin d'être un aussi bon joueur de pétanque que ce que tu prétendais. Bon joueur c'est clair, mais "très bon", laissez moi rire ! Ou alors on n'a pas la même notion de ce que veut dire très bon, c'est possible aussi.
En tout cas maintenant que tu n'as plus personne à engueuler quand tu rates un tir, et plein de temps pour t'entraîner, plus d'excuses. Quand j'arrive (le plus tard possible), je veux un carreau sur place à chaque coup !
À +
Michel
(*) On me signale qu'une minute de silence a été observée lors du concours du Tarn et Garonne, et que la création d'un prix "Henri Hermet" est à l'étude.
Encore raté !!
C'est pas beau de vieillir...
27 août 2006 - 00:33 | Le Challenge orphelin
J'ai attendu une semaine, le temps de digérer cette nouvelle qui m'a profondément affecté, avant d'en parler. Et même maintenant, j'ai du mal à trouver les mots.
Henri Hermet, le patron du Challenge Interdépartemental et président de la fédé du Tarn est mort, à la suite d'un accident cardiaque lors d'une intervention a priori bénigne à l'hôpital, dans des circonstances inattendues et inexpliquées.
Il s'agit là d'une lourde perte pour le monde de la pêche. En fait, je ne vois pas quelle disparition aurait pu être plus préjudiciable, à court terme, au mouvement de modernisation de la pêche en France que nous appelons tous de nos voeux.
Henri était le fer de lance de la pensée anticonformiste et progressiste au sein de l'UNPF, et l'un des rares présidents de fédé à soutenir sans réserve les propositions de Carnavenir.
Mais pas seulement ça : très attaché au principe du système associatif (ancien syndicaliste convaincu), il mettait tout en oeuvre pour que les fédérations s'engagent dans la voie du renouveau, en prônant l'ambition et la prise de risques. C'est ainsi qu'il a repris en main le circuit de compétition du Challenge, dans une optique de promotion de la pêche moderne.
Il avait l'ambition d'en faire un circuit national. D'après lui, chaque fédé de France devait organiser au moins un concours par an, et soutenir par tous les moyens les initiatives visant à renouveler l'image de la pêche dans notre pays.
Mais ses projets ne s'arrêtaient pas là : dépoussiérage de la réglementation, utilisation des ressources financières, combats pour le respect des lois sur l'environnement, il avait de nombreux fers au feu. Chaque fois que j'en parlais avec lui je buvais du petit lait, n'en croyant pas mes oreilles. Jamais je n'avais entendu un président de fédé tenir des discours aussi en phase avec mes convictions et mes attentes. Et je misais beaucoup sur lui pour nous aider à faire avancer les choses, et vite, au niveau national.
C'est un véritable crève-coeur que de songer à ce gâchis. À 59 ans, il avait tout le temps devant lui, et tout semblait soudainement possible. Bien sûr il sera remplacé à la tête du Challenge et de sa fédé, mais notre cheval de Troie n'est plus, il ne reste que le goût amer d'une magnifique occasion perdue. Je doute fort que son successeur ait le même charisme, la même énergie, la même écoute et le même pouvoir de persuasion.
Mais à vrai dire c'est sur le plan humain que la perte m'est la plus douloureuse. Quelques (trop rares) fois au court d'une existence, on croise le chemin de personnes qui nous séduisent, et dont on sait très vite qu'elles deviendront des amis intimes, tant la communauté d'esprit est évidente. Sa liberté de ton, son approche on ne peut plus directe, parfois même brutale des problèmes, son mépris anticonformiste des a priori, des convenances et des clivages politiques, bref son humanité, ne pouvaient que subjuguer un libre penseur comme j'essaie de l'être. Sa disparition n'en est que plus lourde, moins acceptable.
Henri, espèce d'enfoiré, même si tu me reprochais de manquer d'objectivité (n'importe quoi...), laisse moi te dire que, bordel de merde, tu vas salement nous manquer.
Concours sur le Tarn à Aiguelèze
Henri passe une "chiée" au téléphone au rédacteur en chef d'une revue de second plan, qui s'est permis des "libertés" avec la vérité, et qui bredouille des excuses vaseuses.
Un moment comme celui-là, ça se savoure...
Henri et Fred Jullian complotent pour devenir les maîtres du minuscule monde de la compétition carnassiers.
Faut vraiment rien avoir à faire de mieux pour s'intéresser à un truc comme ça, mais on leur pardonne parce qu'on est pareil