Il s'agit d'une nouvelle épreuve du Challenge Interdépartemental, et à ce titre elle était organisée par la fédération de Pêche du département concerné (Lot et Garonne). Le concours était « multi-carnassiers », mais compte tenu de la richesse de ce parcours en black bass, et de la météo caniculaire (eau à 28°), c'est bien sûr le « bigmouth » qui a été la vedette du spectacle, avec des records de prises, du jamais vu en compétition en France.En effet 205 poissons (dont 194 bass de plus de 30 cm), ont été enregistrés par 33 équipes, soit plus de 6 poissons par bateau, avec seulement un capot. Mais le plus impressionnant furent les « scores » effectués par les équipes de tête, puisque les vainqueurs terminent avec 30 poissons et les seconds avec 21 : du délire ! Huit bateaux on fait plus de 10 poissons, un résultat qui suffirait à remporter n'importe quel autre concours carnassiers.
Bref, pour une première, ce concours a été un vrai succès : des prises abondantes, une bonne organisation (la base de loisir de Temple sur Lot, située au bord de la rivière, est au top en matière d'hébergement). Toutes les conditions sont réunies pour qu'il devienne un grand classique. La seule fausse note concernait l'étendue de la zone de pêche retenue, trop réduite (5 km), ce qui a obligé les compétiteurs à pêcher des coups qui venaient d'être prospectés. Cela ne les a pas empêchés de faire du poisson, ce qui en dit long sur la richesse du cheptel, mais pour le confort et le plaisir de tous, les organisateurs ont promis que le secteur serait largement étendu pour la prochaine édition, en 2008.
Quoiqu'il en soit le Lot vers Villeneuve a plus que conforté sa réputation de meilleur parcours à bass de France. En ce qui concerne les autres espèces, les prises ont été beaucoup plus discrètes, sans doute à cause de la météo caniculaire qui a régné lors de ce week-end, avec une eau proche des 28°... Brochets, sandres et silures ayant boudé la compétition, les spécialistes du mort manié ont été contraints de se tourner vers les bordures et d'adapter leur technique. Certains, comme l'équipe Tissot et Batailler, y sont bien parvenus, mais dans l'ensemble, comme c'était prévisible, ce sont les spécialistes du bass aux leurres qui ont fait le spectacle.
Lors d'une discussion quelques semaines avant le concours, Gaël Even m'avait confié que lui et sylvain Legendre attendaient ce concours avec impatience, histoire de montrer qu'ils pouvaient « aussi » faire un podium sur le bass. Il est vrai que Sylvain était ici sur son « terrain de jeu » favori, un parcours et une rivière qu'il connaît particulièrement bien, même s'il n'avait plus pêché ce secteur-là depuis longtemps. Les résultats ont été éloquents : 20 poissons le samedi, 10 le dimanche, l'équipe Berkley a accumulé les prises à un rythme implacable, ne laissant aucune chance aux autres équipes. Ils remportent également le plus gros bass pour chaque manche : 51 et 48 cm... À ce niveau là de domination , ce n'est plus une victoire, c'est un hold-up !Ils ont employé la même stratégie qui leur avait permis de gagner à Albi en juin dernier : prospection méticuleuse au plus profond des obstacles, aux leurres souples sur montage texan léger (têtes plombées Decoy de 3,5 g), avec une tresse fine et une pointe en fluorocarbone Vanish 30/100. Les leurres employés ont été essentiellement des Berkley Power Hawg couleur noir/violet, qu'ils changeaient très souvent pour profiter au maximum de leur diffusion d'attractant. Sans vouloir diminuer leur mérite qui est évident, la technologie Powerbait (le principe attractant des leurres Berkley, qui a par ailleurs fait ses preuves avec les pâtes à truite et autres artefacts), semble être une des composantes de leur succès. Je ne suis pas seul à le penser, d'autres compétiteurs se tiennent le même raisonnement...
Je les ai longuement observé, et vu prendre des poissons. Leur technique semble à la fois simple et spectaculaire. Simple parce qu'ils opèrent avec aisance et précision, même dans les coups les plus tordus. Spectaculaires parce qu'ils n'hésitent pas à lancer leurs leurres dans la moindre fenêtre de végétation. Alors que la plupart des concurrents essaient de passer sous les branches en skipping, eux très souvent lancent carrément à travers la végétation, comme si elle n'était pas là. Même en texan c'est assez gonflé, et il est clair qu'ils perdent pas mal de poisson, à vue de nez 1 sur 3 ou 1 sur 4. Mais vu le nombre de touches qu'ils obtiennent, le solde reste très positif. J'ai réalisé une petite vidéo sans prétention mais qui donne un aperçu de leur façon de procéder.
Bref, de l'avis de tous ils étaient intouchables sur ce parcours, et finalement les autres concurrents se sont affrontés pour les secondes et troisièmes places. À l'issu de la première manche les équipes Calmels - Meyronnet (Triton Boats - Smith) et Guichon - Regnault (X-Prolure) sont au coude à coude pour la seconde place, avec 10 poissons chacune et 100 points d'écart en faveur des premiers. Les équipes Topwater (9 poissons), Balzer France et Illex (8 poissons) sont en embuscade.La manche du dimanche ne va pas bouleverser la composition du podium outre mesure. Une contre-performance de l'équipe Triton-Smith qui passe à côté de la pêche ( seulement 2 prises) lui coûte la seconde place, qui revient à l'équipe Xprolure. Celle-ci termine très fort et finit en tête de cette seconde manche avec 11 bass, la plupart pris dans les branches au jig (JigX) ou en texan lourd avec des « créatures » (leurres souples fantaisie). À noter que ces mêmes pêcheurs avaient remporté le Marsibass le week-end précédent : une équipe à suivre sans aucun doute, en tout cas sur les pêches de bass. L'équipe Illex (Jullian-Picquel), régulière sur ces deux jours mais qui a perdu trop de poissons sur casse ou décrochage, manque le podium de 20 petits points, tandis que Tissot et Batailler, pourtant peu à leur aise sur des pêches de ce type, réussissent une remontée remarquable avec 8 captures le second jour, ce qui les maintient à la tête du classement général du Challenge.
