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La pêche au mort posé

Cette technique très simple mais efficace consiste à laisser reposer sur le fond une ligne eschée d'un poisson mort.
Elle demande peu de moyens, et surtout peu de connaissances techniques. Mais bien entendu un bon pêcheur prendra quand même plus de poissons, c'est toujours comme ça :-)

Bien que je lui doive quelques uns de mes plus beaux sandres, j'ai abandonné la pêche au posé, que je trouve ennuyeuse. Mais tout le monde n'a pas la bougeotte, il y a des pêcheurs âgés ou handicapés, et enfin le posé est sans doute la meilleure méthode "complémentaire", c'est à dire à pratiquer en plus d'une autre pêche statique comme le coup ou la carpe. En effet, une fois la ligne mise en place elle pêche toute seule et demande peu de surveillance.

Les espèces concernées

sandre pris au mort poséEssentiellement le sandre et l'anguille.
La pêche du brochet au mort posé est très peu pratiquée en France et pourtant ça marche... mais c'est (presque) un autre sujet, tout comme la pêche du silure.
Si l'on remplace le mort par un vif il est fréquent de prendre des perches et des truites de lac.
Pêcher au mort posé dans des eaux infestées de poisson-chats n'est pas une bonne idée. Le vif est alors préférable, et encore.

La plupart des espèces de poisson peuvent servir d'appâts, puisqu'il est parfaitement possible de couper un "vif" trop gros en deux. C'est une méthode qui m'a très bien réussi. Les morceaux sont souvent supérieurs car il dégagent plus d'effluves dans l'eau, attirant les carnassiers de plus loin.
Cependant la plupart des pêcheurs utilisent des poissonnets d'une dizaine de cm, souvent des ablettes ou des gardons. On peut très bien les stocker au congélateur (à condition qu'ils soient frais) pour les employer plus tard.

La méthode d'eschage

pêche au vif la plus employée consiste à locher le bas de ligne avec une aiguille spéciale que l'on passe sous la peau. On pique derrière la tête et on ressort à la racine de la queue. Puis on tire le bas de ligne et on insère la tige de l'hameçon triple sous la peau, en faisant attention à ce que 2 des 3 branches soient en appui à cheval sur le dos du poissonnet. Ainsi, la troisième branche est bien dégagée vers l'extérieur. C'est elle qui assure le ferrage.
Astuce : couper l'extrémité de la queue permet de gagner un peu en distance de lancer et évite le vrillage du bas de ligne à la récupération.

Cet eschage à l'avantage d'être efficace, solide, et le carnassier ne peut pas "voler" l'appât.
Inconvénient : inutile de se voiler la face, c'est un montage très discret, donc "à avaler". Idéal pour le débutant qui ne sait pas trop à quel moment il doit ferrer, mais c'est aussi le montage des viandards qui préfèrent condamner un sandre de 35 cm que d'en rater un de 40 (voir "une technique critiquée"). Autre inconvénient : certains jours, ou dans certaines conditions (courant), les sandres recrachent rapidement l'appât sans l'avaler. Cet eschage est alors quasiment inefficace.

Le montage de base

montage2est des plus simples qui soient. La ligne est passée dans l'oeillet du plomb, puis dans une perle (ou un bout de gaine plastique), et attachée à l'émerillon à agrafe. Le bas de ligne, d'une longueur de 60 à 80 cm est attaché à l'hameçon et se termine par une boucle. Cette boucle permet d'utiliser l'aiguille à locher, puis est passée dans l'agrafe de l'émerillon.
Pourquoi un plomb à oeillet est-il préférable à un plomb coulissant classique ? Parce que la ligne glisse dans l'oeillet avec un minimum de frottements, de sorte que le poisson peut prendre du fil sans sentir de résistance (évidemment il faut laisser le moulinet ouvert).

L'action de pêche

consiste à lancer le montage sur le poste que l'on veut pêcher, puis à poser la canne sur ses supports en vérifiant que le fil peut circuler librement. Mouliner doucement pour tendre le fil, puis ouvrir le moulinet et coincer la ligne sous un élastique que l'on à enfilé sur la canne à cet effet (un peu au dessus du pied du moulinet). Il existe dans le commerce des clips spéciaux à mettre sur la canne et qui remplissent le même usage.

L'important est que le fil ne soit pas coincé trop fort, de façon à ce qu'un carnassier qui s'empare de l'appât et s'éloigne puisse le libérer facilement. S'il sent une trop grande résistance il risque de "relâcher".
Pourquoi ne pas laisser le fil simplement libre ? C'est possible s'il n'y a pas de courant et aucun souffle d'air. Sinon le fil s'échappe tout seul et traîne un peu partout.
Un autre avantage est que si un carnassier prend quand on ne regarde pas, un simple coup d'oeil permet de voir que le fil a été libéré : c'est un indicateur de touche.
Beaucoup de pêcheurs pincent sur le fil (à la sortie de la canne) un cube de polystyrène fendu au couteau. Ce cube se voit de loin et lors d'un départ il permet de bien suivre des yeux l'évolution de la touche. C'est une excellente astuce, à condition de ne pas utiliser un cube trop gros : 1,5 cm de côté est parfait.
Il existe des système un peu plus sophistiqués pour signaler les départs. Voir détecteurs de touches


Quand doit-on ferrer ?

C'est toute la question. Trop de pêcheur hésitent de peur de rater le poisson. Ce manque de confiance se termine généralement par un sandre piqué dans l'estomac ou tout simplement manqué car il finit par sentir une résistance et recrache l'appât. Dans les endroit encombrés il y a aussi le risque qu'il entraîne la ligne dans une accroche.
Il vaut donc mieux ferrer le plus tôt possible, dés que le carnassiers a pris quelques mètres de fil. Avec un appât de petite taille (5-6 cm), on peut même ferrer à la touche.

Une technique critiquée.

Le gros inconvénients du posé, c'est que le poisson se prend souvent tout seul, ce qui veut dire qu'il avale profondément et se pique l'hameçon dans l'estomac (tout comme au vif). C'est pourquoi ces techniques ont mauvaise réputation auprès des pêcheurs sportifs.

J'explique dans la partie perfectionnement qu'il est pourtant possible, et même facile, d'utiliser des montages permettant un ferrage à la touche. Non seulement c'est plus "fair play", mais c'est aussi souvent plus efficace.
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Le matériel pour débuter

  • Une canne assez longue (3m50 à 4m), télescopique de préférence [voir]. Elle doit être assez puissante pour lancer un plomb jusqu'à 60-80 gr le plus loin possible, mais pas trop raide. Elle peut être en fibre de verre. On trouve facilement ce type de cannes (dites "universelles").

  • Le moulinet n'a pas grande importance [voir]. Choisissez- le plutôt trop grand que trop petit. Il doit contenir au moins 150 m de nylon 28/100.

  • Le nylon peut être ordinaire mais le fluo est préférable [voir] pour bien suivre les départs. 26/100 est un bon diamètre, 24 permet de pêcher plus loin, 28 est préférable si le fond accroche beaucoup.

  • Un assortiment d'hameçons triples n° 10, 8 et 6 [voir], de préférence arrondis et à tige courte.

  • Une bobine de nylon non fluo pour les bas de lignes [voir] (une ou deux tailles plus faible que celui du moulinet).

  • Des plombs à oeillet [voir] de 15 à 40 gr pour une pêche ordinaire en eau calme, de 40 à 80 gr pour une pêche à grande distance ou pour la rivière.

  • Des émerillons à agrafe [voir] (éviter les agrafes seules).

  • Accessoires divers tels que aiguilles à locher, des supports de canne.


Glossaire :  (Cliquer sur le nom pour revenir au texte)

1- Esche, escher, eschage : esche est un terme de pêcheur pour désigner un appât naturel. Escher un hameçon : piquer un appât sur l'hameçon.

2- Ferrage, ferrer : action qui consiste à tirer brusquement sur la ligne, en faisant basculer la canne en arrière, pour faire pénétrer l'hameçon dans la gueule du poisson.
Dans certaines pêches le poisson se ferre tout seul (comme à la carpe). C'est pourquoi ces techniques ne sont pas considérées comme "nobles" :-))

3- Vrillage, vriller : si on lance puis ramène un leurre ou un appât qui tourne sur lui même, le fil se torsade et finit par boucler lorsqu'il n'est plus sous tension. Un fil trop vrillé est inutilisable.

4- Viandard : (péjoratif) celui qui ne pense qu'à une chose, ramener du poisson à la maison, et le plus possible, sans se soucier de gestion des populations. S'il pouvait tout prendre il le ferait, après lui le déluge...
Le viandard est généralement jaloux du poisson pris par les autres, et ne parle que d'amortir le prix du permis.

7- Emerillon : petit accessoire composé de deux ou trois pièces métalliques tournant l'une sur l'autres, qu'on intercale entre la ligne et le bas de ligne pour limiter le vrillage. Il existe des émerillons simples, multiples, à agrafe, à billes...

6- Bas de ligne : longueur de ligne intercalée entre la ligne principale et l'hameçon (ou le leurre). Son rôle est variable : il peut servir de "fusible" en cas d'accrochage (il est alors choisi moins solide que la ligne principale); il peut au contraire être plus solide, dans le cas d'un bas de ligne en acier destiné à résister aux dents d'un brochet.

 




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