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Brochet au vif   

brochet

 

Largement plébiscitée par les pêcheurs français, la pêche du brochet au vif n'est pourtant pas la plus efficace. En temps normal c'est une technique régulière et moyennement productive, mais il y a des cas où sa supériorité ne peut être mise en doute, surtout si l'on prend la peine d'en faire une méthode de prospection active.

Pour beaucoup de pêcheurs de brochet le vif est LA technique de référence, et nombreux sont ceux qui ne pêchent jamais autrement. Ils partent du principe que l'on n'attrape pas les mouches avec du vinaigre, et que si un brochet a le choix entre attaquer un vrai poisson vivant ou une copie plus ou moins conforme, il ne fait guère de doute qu'il préfèrera le premier.
Cela semble logique, mais dans la pratique les choses ne se passent pas comme on le voudrait : j'ai vu au cours de ma carrière de pêcheur trop d'exemples de brochets pris au manié ou aux leurres entre deux lignes à vif pour avoir encore la moindre illusion quant à la prétendue infaillibilité du naturel. Il ne faut pas oublier que les poissons ne réfléchissent pas, ils réagissent, et leurs réactions échappent souvent à notre logique.

Pratiquée à bon escient la pêche au vif est redoutable.

brochet pris au vif Quoiqu'il en soit, je pense qu'il faut considérer la pêche au vif comme une technique parmis d'autres, avec ses points forts et ses lacunes, ses périodes fastes ou creuses. Pratiquée sans discernement, c'est à dire systématiquement et n'importe où, elle n'est pas très productive si l'on fait une moyenne sur la saison. En revanche pratiquée à bon escient elle peut être redoutable.

Il existe une énorme différence entre la pêche au vif statique, de loin la plus pratiquée (on place une ou plusieurs lignes dans un secteur et on attend) et la pêche au vif itinérante (on change fréquemment de secteur et on anime son vif).
La deuxième méthode est de loin la plus efficace et se rapproche des techniques de prospection au lancer, ceci explique sans doute cela. C'est le principe de la tirette pour le sandre, de la sondée, de la longue coulée ou de la dérive pour le brochet.

Pourtant le vif itinérant est assez peu pratiqué, et l'explication est sans doute psychologique.
Ce que beaucoup apprécient dans la pêche au vif, c'est son côté statique, pas fatiguant ni "prise de tête" : on tend ses lignes et ça pêche tout seul.
Les adeptes de la pêche de prospection, eux, apprécient le côté actif et la liberté de manoeuvre. Se coltiner un seau à vifs (dieu sait qu'on en consomme dés qu'on commence à les animer) et une canne de 4 ou 5 mètres en terrain accidenté, ce n'est pas vraiment leur tasse de thé. Le pêcheur en barque est terriblement avantagé sur ce point, car c'est le bateau qui porte tout...

Parfois irremplaçable

J'ai dit en introduction que dans certaines circonstances la pêche au vif est d'une supériorité indiscutable. Je vois au moins deux exemples :

gardon - lorsque l'on décide de se spécialiser dans la pêche exclusive du trophée, du spécimen. On ne peut pas nier que la pêche avec de gros ou très gros vifs (20 à 30 cm et plus) augmente beaucoup les chances de toucher un brochet record. Au bout de combien de sorties, c'est toute la question...

- lorsque les brochets sont attablés sur de grosses concentrations de petits vifs. Il peut alors s'avérer très difficile de les faire mordre à autre chose, tout se passe comme s'ils étaient hypnotisés, ou plutôt conditionnés pour n'attaquer que ce type de proie. Un vif peut alors faire une grosse différence, à condition qu'il soit "frais" et vigoureux pour, en se débattant, créer une agitation qui le fera remarquer et provoquera l'attaque.

Comme illustration de ce propos, j'ai vu des cas flagrants où je pêchais mes vifs en ayant tendu des lignes eschées des mêmes vifs juste à côté. Ces montages étaient superbement ignorés, tandis que les vifs que je ramenais sur la fragile ligne à friture étaient très souvent attaqués.

La raison est qu'au moment de sa capture, un vif se débat avec une vigueur et une énergie incomparables, une sorte de paroxisme qu'il est malheureusement impossible d'imiter et qui ne dure qu'une grosse poignée de secondes. Quand les brochets sont à la fois conditionnés et gavés, ce phénomène peut tourner au casse-tête, un peu comme quand une truite ne monte que sur des spents qui battent encore des ailes.

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© 2002 - Michel Tarragnat