Pêche du brochet |
Le problème est que la meilleure technique à un endroit et un moment donné peut varier du tout au tout. C'est d'ailleurs ce qui fait l'intérêt et la subtilité de la pêche des carnassiers : si pour chaque espèce il existait une technique supérieure aux autres en toutes circonstances, tout le monde ne pêcherait qu'à ça et la messe serait dite.
Par exemple :
Après, le choix d'utiliser telle ou telle méthode dépendra des circonstances du moment, c'est à dire de l'humeur des poissons et du type de postes sur lesquels ils se tiennent. En effet, dans la majorité des cas, les brochets d'un plan d'eau adoptent des comportements et des tenues similaires. Une fois qu'on a trouvé ce qui marche le mieux ce jour là, les réultats peuvent être surprenants : au lieu d'avoir péniblement une ou deux touches dans la journée, on peut parfois en avoir 10 ou 20.
Beaucoup de pêcheurs trop casaniers qui ne pratiquent qu'une seule technique ignorent ce phénomène. On les entend régulièrement se plaindre qu'il n'y a plus de brochets, alors qu'en fait ils ne font pas l'effort de les pêcher correctement : c'est au pêcheur de s'adapter à l'humeur du poisson, pas le contraire.
Beaucoup de pêcheurs refusent d'admettre ce principe, de façon plus ou moins consciente. Après tout, on va à la pêche pour se faire plaisir, et si on préfère pratiquer telle technique plutôt que telle autre, où est le mal ?
Photos: on ne pêche pas de la même façon
en pleine eau...
Il n'y a pas de mal en soit, sauf que l'on risque de se "regarder pêcher" comme à la parade, en oubliant que l'on est venu pour prendre du poisson. Quelqu'un qui ne pratique qu'une technique, aussi bon soit-il, ne peut prétendre être un spécialiste du brochet. Tout au plus il est le spécialiste d'une technique, et le jour où elle ne donne pas il se fait damer le pion par le premier venu.
Mais qu'on se rassure, il y a souvent moyen de concilier préférences personnelles et efficacité. En effet, au sein des grandes catégories de technique à connaître (statique, prospection intensive, prospection minutieuse en milieu encombré), on peut faire des choix qui n'auront pas une importance capitale.
Par exemple quelle différence entre le mort manié et la cuiller ondulante ? Pour moi ce sont deux techniques quasiment identiques en ce qui concerne le brochet. Même matériel, même animation, même types de postes, même comportement dans l'eau à peu de chose près. On peut utiliser l'une ou l'autre sans constater une grosse différence, si ce n'est que l'ondulante offre un plus grand choix de couleurs et a une nage souvent plus versatile. Donc, selon que l'on est plutôt leurre ou appât naturel, que l'on a un budget serré ou que l'on ne peut pas se procurer ou stocker des vifs, on choisira l'un ou l'autre.
... qu'en milieu très encombré.
En revanche, si les brochets se tiennent dans des herbiers peu profonds ou dans d'épais buissons à demi immergés, ni le mort manié ni l'ondulante ne permettent de les pêcher efficacement. Au dessus des herbiers un poisson nageur ou une cuiller tournante (spinnerbait ou autre) seront nettement plus performants. Dans les buissons un jigs anti-herbe ou un leurre souple sur montage texan seront imbattables, etc.
Analyser rapidement la situation, trouver les techniques les mieux adaptées et passer de l'une à l'autre sans difficultés, voilà ce qui caractérise le spécialiste.
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© 2002 - Michel Tarragnat