Pêche au vif |
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La pêche au vif peut regagner ses lettres de noblesse, si elle est pratiquée proprement, en évitant de laisser avaler profondément.
Peut-être parce qu'il est le plus simple qui soit, ce montage archi-connu, et très utilisé pour le ferrage retardé, se révèle d'une belle efficacité pour le ferrage à la touche, mais seulement pour les petits vifs (8 cm maxi pour le sandre et le brochet), et à condition d'employer un hameçon de taille adaptée.
Ses avantages: l'eschage est rapide et ne blesse pas trop le vif, l'hameçon est bien dégagé. Ce montage est utilisable en rivière, même à courant rapide, accroche peu et se montre parfait pour la tirette.
Ses défauts : Eschage assez fragile, ne supportant pas les lancers appuyés. Il n'est utilisable, pour le ferrage à la touche, qu'avec de petits vifs, et au prix de précautions particulières
Celui-ci n'est qu'une simple variante du premier. Son principal mérite est de donner confiance au pêcheur qui doute de l'efficacité de l'hameçon simple... Avec trois pointes, au lieu d'une, les chances de ferrer dans le vide ou de voir l'hameçon s'enfoncer dans le vif plutôt que dans la mâchoire du carnassier, diminuent. En revanche, les risques d'emmêlages et d'accrochages dans les obstacles sont multipliés par trois, et la présentation est nettement moins bonne car le vif est déséquilibré.
Encore un classique. Moins utilisé que les deux précédents, il se rapproche pourtant davantage de l'esprit "ferrage à la touche". En effet, l'hameçon étant placé au milieu, il a toutes les chances d'être dans la gueule du carnassier lorsque le vif est pris. En fait, de ces trois montages, c'est le seul qui autorise un ferrage vraiment instantané.
Ses avantages : Laisse respirer le vif sans le blesser, à condition d'éviter la colonne vertébrale. L'hameçon se détache facilement du vif au ferrage. Bonne présentation pour la pêche au flotteur. Accroche peu.
Ses défauts : Montage fragile et ne permettant pas de lancer loin. Inopérant en courant soutenu. Utilisation limitée aux seuls vifs petits ou moyens.
En plus de leur simplicité d'utilisation, ces montages ont l'avantage d'être très "pêchants", notamment les 1 et 3. Il faut les réserver à l'utilisation de vifs de taille modeste (8 cm étant un maximum) qui ne supporteraient pas un montage à deux hameçons.
La taille de l'hameçon doit être sensiblement plus importante que celle qu'on utiliserait pour un montage à ferrage retardé. Choisir des hameçons haut de gamme (très piquants, moyens de fer et avec un ardillon discret), de préférence renversés pour les modèles simples.
Les montages 1 et 2 ne permettent pas un vrai ferrage instantané. Pour cela, il faudrait que la tête du vif soit engamée sur le coup, ce qui est certes possible (surtout avec de petits vifs), mais par trop incertain pour que l'on prenne ce risque. Il faut donc rendre la main quelques secondes avant de ferrer. Dans la majorité des cas, ce laps de temps est suffisant pour que le vif ait été retourné. Si l'on attend davantage, le pourcentage d'engamage profond augmente très vite.
Le montage 3, lui, permet de ferrer vraiment à la touche : mouliner pour tendre la bannière et ferrer dés que l'on sent la présence du poisson.
Bien qu'un peu plus sophistiqué que les précédents, ce montage reste d'une utilisation extrêmement simple. Il met en oeuvre un hameçon simple piqué dans le nez du vif, et un hameçon triple piqué dans le dos, derrière la nageoire dorsale. Le vif se monte en un tournemain, quelle que soit sa taille, et le ferrage à la touche est efficace. En fait, pour des vifs dépassant les 10 cm, ce montage constitue probablement le meilleur compromis entre les impératifs de présentation et d'efficacité au ferrage.
Ses avantages : Discret, réglable et utilisable en eaux calmes ou courantes, il n'accroche pas spécialement et ne blesse pas trop le vif. Excellent montage pour la rivière et pour la tirette.
Ses défauts : Fabrication un peu délicate (en prévoir plusieurs d'avance). Risque de déchirement du vif sur un lancer très appuyé.
Sa fabrication : Ce montage peut-être réalisé de différentes façons. L'hameçon simple peut être "coulissant dur", ce qui permet de régler l'écartement des deux hameçons en fonction de la taille du vif. Pour cela il faut enfiler une fine gaine plastique sur le bas de ligne, puis enfiler en force l'hameçon simple dans la gaine, et enfin passer le bas de ligne dans l'oeillet de l'hameçon simple. On peut, faute de gaine adaptée, faire une ligature avec du nylon ou de la tresse, qui emprisonne le bas de ligne et la hampe de l'hameçon simple.
On peut aussi faire un montage à hameçons fixes, par exemple en reliant l'avançon qui porte le triple à l'oeillet de l'hameçon simple, ou à sa courbure (selon le matériaux employé). Je reviendrais sur le détail de ces montages ultérieurement, mais la page suivante concernant le montage "serial killer" apporte déjà pas mal de précisions.
Ce montage peut être employé comme le précédent, dont il constitue une variante. Toutefois, l'armement avec deux hameçons triples ne peut être envisagé qu'avec des vifs de taille confortable et ne fait souvent que multiplier les accrochages.
C'est pourquoi la principale utilisation de ce tandem reste la pêche au mort posé, avec montage inversé (bas de ligne repartant vers la queue de l'appât).
En plus de ses qualités évidentes, pour le ferrage instantané, il maintient très solidement le poisson mort car les triples peuvent être piqués profondément dans les parties les plus solides. Toutefois, Si l'on souhaite lancer très loin, il est indispensable de plaquer l'avançon contre la queue par quelques tours bien serrés d'un lien quelconque.
Commentaire : il s'agit vraiment d'un montage pour ferrage instantané et, bien qu'en dépit de tous ses "piquants" il puisse être avalé profondément par un carnassier peu méfiant, les risques de relâchers sont importants si l'on attend plus de 10 secondes. Cela suppose une surveillance constante de la ligne, mais, de toutes façons, cette contrainte est inévitable (quel que soit le montage) si l'on adopte le ferrage à la touche. A moins d'être équipé de détecteurs de touches sonores, pas question de faire la sieste pour venir contrôler ses lignes de temps en temps!
Cette monture prend chaque année des milliers de carnassiers et son efficacité, pour le ferrage immédiat, n'est plus à démontrer. Reste à convaincre les sceptiques qu'elle peut être employée avec succès pour la pêche au mort posé (la pêche au vif étant évidemment exclue).
En fait, tous les pêcheurs de carnassiers un peu assidus ont pris, un jour ou l'autre, un sandre, un brochet ou même une truite, en laissant leur monture, inerte, sur le fond... pendant la pause casse-croûte ! Il m'est arrivé de piquer ainsi des sandres qui avaient avalé profondément les deux triples et la chevrotine de 12 g, que je n'avais même pas pris la peine d'enlever. Pour autant, cet exemple n'est pas à suivre et mieux vaut adopter une plombée coulissante, placée assez loin (30 à60 cm) de la monture.
Ses avantages : C'est, probablement, le montage le plus performant en terme de ferrage à la touche, grâce à la répartition des hameçons de chaque côté de l'appât. Supporte sans problème les lancers les plus puissants. Permet de passer, en quelques secondes, de la pêche au mort manié à la pêche au posé.
Ses inconvénients : Risques d'accrochages élevés. Fabrication plus longue que pour les cinq autres montages.
