Cuillers à dandiner en plomb |
Par rapport à ces derniers, les cuillers en plomb présentent souvent une section plus aplatie et un profil galbé, ce qui leur confère une nage plus subtile, avec des écarts plus importants. De plus la plupart des cuillers du commerce sont décorées, soit peintes soit recouvertes de papier réfléchissant (scalétite). Il existe même des modèles phoshorescents (non vendus en France à ma connaissance). Il arrive également que l'hameçon soit décoré, et la cuiller équipée d'un émerillon ou système anti-vrilleur.
On pourrait penser qu'avec l'apparition des cuillers à dandiner en laiton de la dernière génération, mieux adaptées aux besoins du pêcheur en eau douce, les cuillers en plomb sont dépassées. Ce n'est pas entièrement faux, mais en dehors du fait qu'elles sont souvent beaucoup plus facile à se procurer et moins chéres, il reste un certain nombre de cas dans lesquels elles restent très intéressantes.
En effet on trouve ces cuillers dans des gammes de poids assez importants (jusqu'à 250 gr et plus). Souvent le modèle le plus léger fait déjà 20 gr, ce qui est presque trop lourd pour la plupart des besoins en eau douce. Mais il arrive que l'on ait justement besoin d'un modèle lourd. Exemples :
- Pour pêcher dans un courant rapide, ou dans une fosse profonde avec un courant de surface puissant. Une cuiller en laiton de 14 ou 18 gr sera balayée comme une vugaire brindille, d'autant que ces modèles offrent une surface importante et donc plus de prise au courant.
Une cuiller en plomb de 20 à 60 gr selon les cas (parfois plus pour le silure) permet de pêcher ce genre de poste avec un bon contrôle et assez de précision.
- Pour pêcher en barque et en dérive, en eau profonde ou par grand vent. C'est une technique peut connue, peu pratiquée, et pourtant efficace pour prospecter de grandes étendues monotones tout en découvrant la topographie d'un plan d'eau.
On se laisse dériver en dandinant, et en s'efforçant de garder son leurre en contact avec le fond à chaque relâcher.
Plus la dérive est rapide (dans les limites du raisonnable) et plus on couvre de terrain. Mais on a besoin d'un leurre qui soit attractif de loin (très brillant) et surtout assez dense et lourd pour garder le fond sans que l'on soit obligé de lâcher trop de fil.
Il n'est pas vraiment possible de garder la ligne verticale quand on dérive assez vite sur un fond de 15 ou 25 m, mais on peut considérer que l'on reste efficace tant que le fil ne fait pas un angle supérieur à 45°.
Le grammage de la cuiller doit donc être adapté en conséquence, ce qui suppose que l'on possède plusieurs tailles.
- Enfin j'ai remarqué qu'en certaines occasions, rares mais sans équivoque, ces cuillers "donnaient" mieux que les cuillers en laiton. Je n'ai pas d'explication valable, cela fait partie des petits mystères de la pêche.
Certains modèles sont fabriqués dans un plomb assez mou pour que l'on puisse modifier le cintrage et donc l'action de la cuiller. On peut tenter des expériences, ça ne mange pas de pain. Personnellement j'ai toujours eu de meilleurs résultats avec des cuillers peu ou pas cintrées.
Il est également possible de recouper certains modèles (comme la Flashmer) pour obtenir une taille et un grammage moins importants. Sur un modèle de 20 grammes on coupe proprement 1, 2 ou 3 centimètres de l'extrèmité qui porte l'hameçon, on reforme l'arrondi, on fait un nouveau trou à la perceuse et on remet l'anneau brisé en place. Il peut être utile de sceller la coupe à l'époxy pour éviter que la décoration ne se décolle.
Ce bricolage simple permet de combler efficacement le manque de petits modèles dont souffrent la plupart des gammes de cuillers en plomb.
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