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    Technique de pêche
 

Carnassiers
Comment bien les manipuler

Remerciement à Black Bass France pour sa contribution à cet article.
Pinces dégorgeoir

Mettre un poisson au sec et décrocher l'hameçon, le tenir le temps d'une photo, le relâcher en bon état le cas échéant, autant de gestes essentiels dont on parle pourtant peu, comme s'ils allaient de soi. Modes d'emploi.

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Décrochage d'un brochet piqué dans la gorgeUn pêcheur expérimenté ne se reconnaît pas seulement à son habileté à piquer et combattre le poisson, mais aussi à la sûreté et à la maîtrise avec laquelle il s'en saisit et le manipule.

Nous avons tous assisté à des manipulations désastreuses qui compromettent les chances de survie d'un poisson destiné à être relâché, quand elles ne se terminent pas aux urgences avec un hameçon planté dans la main.

Les grands principes

flèche La mise au sec, la manipulation et la photo doivent se faire dans le respect du poisson.

flèche Un combat et une manipulation qui durent trop longtemps compromettent les chances de survie en cas de remise à l'eau. Éviter de pêcher trop fin (compte tenu de l'espèce convoitée), et ne pas faire durer plus que de raison la séquence décrochage/photo.

flèche Inversement, un combat très court présente des risques : un poisson trop « vert » car sorti en force est difficile à manipuler dans de bonnes conditions, en particulier les gros.

On risque de ne pouvoir le maîtriser et de le laisser échapper, avec tous les risques d'accidents que cela entraîne, aussi bien pour le poissons que pour le pêcheur.
Il y a donc un juste milieu à observer, l'idéal est de se saisir du poisson quand il est calmé mais non exténué.

flèche  Éviter d'ôter trop de mucus, de serrer très fort (risques de lésions internes), de laisser tomber par terre, etc.

Certaines lésions telles que nageoires effilochées, branchies endommagées, muqueuses de la gorge ou lèvres arrachées, opercules déchirées, mâchoires fracturées, sont fréquentes et peuvent souvent être évitées.

En résumé

- Se mouiller les mains avant toute chose.
- Laisser le poisson dans l'eau au maximum.
- Relâcher le plus rapidement possible.
- Éviter de le poser sur une surface sèche, rugueuse, chaude ou glacée.
- Manipuler le moins possible, plus un sujet est gros moins il supporte les manipulations.
- Limiter le temps de stockage en vivier.
- L'hameçons sans ardillon est idéal pour qui relâche tout.

astuce  Savoir relâcherbien relâcher un brochet


Remettez votre poisson délicatement à l'eau, sans le jeter (sauf cas particulier, voire l'encadré «pêches profondes»).

Évitez de le poser dans une zone d'eau stagnante ou boueuse.

S'il semble groggy, maintenez-le horizontalement, la bouche entrouverte dans une eau claire et oxygénez le par une répétition de lents mouvements vers l'avant qui correspondront mieux au procédé naturel d'oxygénation durant la nage.

Les filaments branchiaux sont attachés aux arcs branchiaux en un point et se placent dans le courant comme un drapeau dans le vent.
Si l'on effectue des mouvements brusques vers l'arrière, les filaments risquent de s'emmêler.

De même, les mouvements du poisson vers l'avant ne doivent pas être trop brusques pour limiter les entrées d'eau dans l'osophage et l'estomac.

Manipulation du brochet

Comment tenir un petit brochetLe brochet est sans doute l'espèce qui pose le plus problème.

Les débutant on souvent peur d'y mettre les mains, et ils n'ont pas forcément tort, le risque de blessure est réel si l'on fait n'importe quoi.
Blessures en général superficielles mais longues à cicatriser, avec en prime le risque d'une blessure profonde (section d'un tendon de la main) en cas d'erreur grossière, comme saisir un gros brochet par la mâchoire.

Et en général, quand on a peur de manipuler un poisson on le fait mal, on perd trop de temps et il finit par en crever alors même qu'on ne voulait pas le tuer.

Il importe donc d'apprendre les bons geste en ce qui concerne le brochet.

Les petits sujets se prennent facilement derrière la tête et se soulèvent verticalement, les doigts prenant appui sur les opercules.

Cet appui évite à la prise de glisser, ce qui permet de ne pas serrer trop fort, ce qui peut créer un hématome et des lésions internes.

brochet encore trop vigoureux Pour les moyens et gros sujets, une telle prise est difficile et hasardeuse s'il venait à se débattre. La meilleure solution est celle décrite dans le film-photos ci-contre.

Il faut noter que plus le poisson est gros plus cette prise est facile et sans risques.

Inversement, avec de petits brochets on s'égratigne souvent le dessus des doigts car il n'y a pas assez de place pour éviter le contact avec les arcs branchiaux qui sont couverts de minuscules dents. À éviter donc en dessous de 60 cm.

Le premier point est de ne pas chercher à prendre à la main un brochet encore trop "vert", comme sur la photo ci-contre.

En effet s'il se débat au moment de la prise il y a risque de se planter un hameçon ou d'entrer en contact avec les dents de la machoire, les plus dangereuses.

brochet calme prêt à être saisi.Quand il est enfin calmé et ne cherche plus à se débattre, on peut enfin envisager de le saisir, en évitant les gestes brusques.

Il ne s'agit pas de l'empoigner à la volée mais de glisser sa main en douceur.

Prise par l'ouïeGlisser les quatre doigts de la main gauche à plat dans l'opercule gauche, en veillant à se faufiler entre l'opercule et les arcs branchiaux.

Puis on fait glisser la main en butée contre la jonction opercule/mâchoire. Cette prise est très fiable et sans danger à condition de laisser le pouce en dehors pour éviter que la main ne puisse glisser entièrement (et donc se trouver en contact avec les dents de devant).

Soulever le brochetQuand la prise est bien assurée on peut enfin soulever le poisson, sans brusquerie inutile.

Même si le poisson vient à se débattre la prise est suffisamment bonne pour arriver à le tenir en attendant qu'il se calme à nouveau.

Avec une prise par le dos un poisson de cette taille ne peut être maintenu, s'il se débat, qu'en serrant tellement fort qu'il en gardera des lésions sérieuses.

décrohage du brochetUn autre gros avantage de cette prise est qu'elle force le brochet à ouvrir la gueule, ce qui facilité l'accès au leurre avec une pince et évite l'usage du baillon.

Tenir un brochet pour la photoCette prise est également très utile pour présenter le poisson à l'objectif de l'appareil photo

Manipulation du sandre

Comment tenir un sandreComparativement, le sandre pose peu de problème, notamment parce qu'il est assez raide, ne glisse pas et se débat très peu une fois sorti de l'eau.

La prise derrière la tête est de mise jusqu'à 65-70 cm (ou plus selon la taille de votre main). La peau rugueuse du sandre permet une prise très fiable sans avoir à trop serrer.

Pour les gros sujets la prise par l'opercule (voir « brochet ») reste la plus fiable en l'absence d'épuisette.

La prise par la queue est possible mais risquée avec les gros sujets, car s'ils se débattent il y a toutes les chances pour que l'on lâche prise.

astuce  Pêches profondesPrésentation d'un sandre

Le cas des poissons pris en profondeur (percidés notamment) est particulier puisque leur vessie natatoire ne peut pas dégazer et gonfle avec la dépression.

Pour éviter les accidents et optimiser leurs chances de bien repartir il y a quelques règles à respecter :
- éviter de les remonter à toute vitesse mais ne pas trop lambiner non plus, ça ne sert qu'à les épuiser un peu plus. - les relâcher le plus vite possible (chaque seconde supplémentaire diminue leurs chances).
- ne pas les déposer délicatement dans l'eau mais au contraire les laisser tomber et claquer à la surface.

Cela peut sembler cavalier voire irrespectueux mais le résultat est quasi garanti : ils repartent vers le bas comme des fusées, au lieu de rester en surface désemparés et de repartir mollement ou pas du tout.

C'est valable en hiver mais aussi en été, car un poisson pris en profondeur dans une eau fraîche et relâché délicatement dans les eaux chaudes de surface risque l'asphyxie et le choc thermique. Mieux vaut le faire plonger brusquement pour qu'il franchisse d'un trait les deux premiers mètres.

Perche et bass

Tenue du bassCes deux espèces dépourvues de dents tranchantes se prennent et se tiennent de la même façon, dés que leur taille le permet : on entre un pouce dans la gueule et l'on serre la mâchoire inférieure entre le pouce et l'index replié.

Cette prise est très fiable et évite de trop manipuler le poisson en lui ôtant son mucus.

Il faut toutefois faire attention à tenir le poisson bien verticalement, surtout sans lui « tordre le cou ». Cela évite les traumatismes au niveau de la colonne vertébrale ou une élongation des ligaments maxillaires.

Si vous souhaitez faire une photo en le maintenant horizontalement (c'est préférable pour les sujets lourds qui supportent moins bien la posture verticale à cause du poids de leurs viscères), soutenez-lui délicatement le pédoncule caudal ou le ventre sans le serrer tout en conservant un alignement « tête - corps » naturel.

Tenue du bass

Silure

Tenue d'un petit silure Les petits et gros sujets sont ceux qui posent le plus de problème. En effet le silure s'empoigne traditionnellement par la gueule (avec un gant si l'on craint de se râper les doigts, bien que ses dents soient sans danger).

C'est la fameuse prise « valise », pouce à l'extérieur et quatre doigts à l'intérieur de la gueule (sauf pour les petits sujet qui se tiennent comme un bass).

Le silure se débat très rarement une fois hors de l'eau. Mais avec un petit sujet de quelques kilos, cette prise est délicate et risque de mettre la main en contact avec l'hameçon. On utilise alors souvent le fish grip.

Les sujets moyens (jusqu'à 1m30) se prennent et se soulèvent sans problème avec cette prise. Pour les sujets plus lourds elle présente un gros risque de lésion (dénuquage) car tout le poids va tirer sur les cervicales. On ne l'utilise alors que pour pour le hisser à bord ou sur la berge, pas pour le présenter.

Présentation d'un beau silure On préfère alors placer une main sous chaque nageoire pectorale et soulever le poisson bien verticalement, ce qui fait de belles photos.

Les très gros sujets (plus de 50 kg) se tiennent à deux pêcheurs, de préférence à plat dans l'eau, avec appui sur les avants bras ou genoux.

Quand on hisse un silure à bord ou sur la berge, l'idéal est de disposer d'une bâche mouillée, sur laquelle il va glisser facilement sans laisser de mucus.

Les bons outils

Mise d'un gros brochet à l'épuisette L'épuisette

C'est encore le moyen le plus sûr de ne pas perdre au dernier moment un poisson mal piqué, raison pour laquelle elle est très employée en compétition, y compris sur des poissons de taille modeste.

Mais elle présente quelques inconvénients. Elle est encombrante (notamment pour les pêches itinérantes à pied) et elle peut abîmer de poisson de deux façons :

- risque d'emmêlages des hameçons triples dans le filet, en particulier quand le poisson se débat.
Il risque alors de se repiquer un triple dans le corps ou de se déchirer la gueule.
Dans certains cas le leurre est emmêlé dans le filet avec le poisson toujours au bout, le temps de tout défaire et ce dernier est condamné.

- Certains filets à maille large et filaments fins (monofilament en particulier) mettent les nageoires en lambeaux, le poisson n'en ressort pas indemne.

On a vu apparaître ces derniers temps des épuisettes avec filets « spécial carnassiers » qui représentent un réel progrès.
Par exemple les filets à maille fine en caoutchouc ou en matière synthétique recouverte de caoutchouc ou autre résine souple.

Ils abîment peu le poisson et les hameçons ne s'y emmêlent pas facilement, voire pas du tout.

On trouve de tels modèles chez Piken' bass, Pezon et Michel, Abu Garcia, Pafex, et sans doute d'autres marques.



fleche  Épuisette à maille caoutchoutée

Fish grip poisson à dents de chienLa pince à poisson ou fish grip

Cet outil, conçu à l'origine pour saisir par la mâchoire inférieure des poissons dangereux a fait couler beaucoup d'encre.

Certain y ont vu la panacée au point d'en user sans discernement, un peu par mode il est vrai, mais aussi pour son aspect pratique (peu encombrant).

Il permet aussi de décrocher et relâcher un poisson sans avoir à le manipuler.

D'autres ne veulent pas en entendre parler, le trouvant barbare et dangereux. Sa réputation controversée vient de ce qu'un modèle de mauvaise qualité ou/et mal employé peut causer de sérieux dégâts (mâchoire transpercée, déchirée ou même fracturée).

Mais employé à bon escient il peut rendre service, et pas seulement en Amazonie, mais aussi pour le brochet, le silure de petite taille, et même le sandre, quand ils sont piqués d'une façon qui présente un risque pour le pêcheur.
Fish grip et silure Par exemple un leurre à plusieurs triples repiqué le long de la joue et qui peut se planter n'importe où sur un coup de tête.

Les règles à respecter sont les suivantes :

- n'utiliser qu'en cas de nécessité absolue.

- éviter les modèles dont la pince ne peut tourner sur son axe. C'est la principale cause de dégâts sur la mâchoire, quand le poissons se débat en tournant sur lui-même.
On peut aussi passer la dragonne autour du poignet et lâcher la pince si le poisson se débat, mais c'est un pis aller.

- éviter de soulever le poisson avec la pince, surtout s'il est lourd. Le soutenir par le ventre avec l'autre main.

- Contrairement à une idée reçue le fish grip est bien adapté à la prise de petits et moyens poissons, beaucoup moins à la prise des gros sujets, trop lourds, qui justifient plutôt dune prise à la main ou à l'épuisette.


fleche  Pinces à poisson rotatives

Pinces coupantesPinces coupantes

Accessoire indispensable et qui doit être de qualité. Son rôle essentiel consiste à couper la ou les branches d'un hameçon mal piqué, que ce soit dans la main du pêcheur ou dans la gueule du poisson.

Un leurre ou une monture piquée dans les arcs branchiaux se retire beaucoup mieux en travaillant par l'ouïe que par la gueule.
Il faut parfois passer la pince (à bec fin) par l'opercule pour décrocher délicatement l'hameçon, puis on extrait le leurre et on coupe le fil.

Mais si un triple est trop mal piqué pour être retiré sans dégât, plutôt que batailler et charcuter, la solution consiste à le détruire à l'aide d'une pince coupante plate de bonne qualité et bien dimensionnée.

Couper chaque branche l'une après l'autre, le leurre peut être retiré et le poisson est libéré en moins de 30 secondes.

fleche  Pinces coupantes


Pinces à long becPinces à long bec

Quand il s'agit l'aller chercher un gameçon au fond de la gueule d'un gros brochet, on s'aperçoit vite que les pinces ne sont jamais trop longues.

Avec des pinces trop courtes, en effet, on est obligé de faire entrer une partie du poing dans la gueule, juste au niveau des dents. Si le poisson se débat à cet instant-là, c'est le carnage.

De telles pinces sont encombrantes et on n'en a pas forcément l'utilité tous les jours, mais c'est une garantie en terme de sécurité et le prix est abordable.








fleche  Pinces à becs longs

Baillon à brochetLe baillon écarteur

Cet ustensile peut rendre quelques services notamment quand on est seul et confronté à un poisson mal piqué qui refuse d'ouvrir la gueule.

En principe, si l'on utilise la prise par l'ouïe, le baillon n'est pas nécessaire mais ça ne coûte rien d'en avoir un à bord quand on pêche en bateau (à pied, c'est un objet encombrant de plus).

Choisissez un modèle avec des embout protecteurs pour ne pas blesser le poisson.

Un conseil : reliez votre baillon à un petit flotteur via une cordelette, cet accessoire ayant une facheuse tendance à passer par-dessus bord au moindre coup de tête...






fleche  Baillon

gant de pêcheLes gants de protection

Une bonne solution pour saisir et tenir un poisson consiste à se munir d'un gant (brochet, silure).

Cela peut être un gant spécialement conçu à cet effet et protégé contre les perforations et coupures, mais cela peut aussi être un banal gant en croûte de cuir ou même en toile.

On évitera tout de même de saisir un brochet à pleine gueule avec un gant même anti-perforation, car ça ne fonctionne pas à tous les coups...

L'inconvénient du gant est qu'il faut soit pêcher avec en permanence ce qui est désagréable, soit le mettre en cours de combat et je ne connais pas de meilleure méthode pour perdre un poisson.

Caperlan vient de sortir un gant qui se porte à la ceinture et que l'on peut enfiler d'une main en une fraction de seconde. Je n'ai pas encore testé mais ça semble prometteur.

fleche  Gant de pêche


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