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Pêche et météo :
Incidence de la luminosité

vignette météo

La météo a une grande influence sur le comportement alimentaire des poissons. Cette séries d'articles essaie de donner des informations concrètes et des pistes claires. En commençant par l'un des principaux « ingrédients » de la météo du pêcheurs : la luminosité.

Coucher de soleilLe monde vivant est à l'évidence grandement influé par la météo, et les poissons ne font pas exception à cette règle.

Mais quand on cherche à établir des règles précises pour prédire la qualité de la pêche en fonction de la météo à venir, on se heurte à l'absence d'études rigoureuses et surtout à la trop grande complexité des divers facteurs qui influencent le comportement des poissons.

Ces facteurs interagissent entre eux au point de rendre toute modélisation impossible ou très peu fiable. Faut-il pour autant baisser les bras et occulter complètement l'aspect météo pour ne s'en remettre qu'au hasard ?

Certes non, il reste intéressant d'essayer de comprendre l'influence de certains paramètres, car même si l'on n'a pas le loisir de caler ses jours de pêche sur la météo, elle peut et doit influencer notre façon de pêcher.

Pour y voir clair il faut décomposer les phénomènes météo en plusieurs composantes qui, même si elles se combinent dans la pratique, agissent distinctement en théorie. Par exemple la luminosité, le vent, la température, la pluie, la pression atmosphérique et j'en passe.

astuce  Variations de luminosité

variations de luminositéUne variation de la luminosité au cours d'une partie de pêche se traduit souvent par un arrêt des touches ou au contraire par une regain subit d'activité.

Cela peut être un gros nuage qui masque le soleil, ou au contraire une éclaircie au cours d'une journée très sombre. Mais cela peut être plus subtil, comme un vent persistant qui tombe brusquement, une accalmie entre deux grosses averses, une eau qui se trouble sous l'effet d'un orage, etc.

C'est souvent dans ces instants que le poissons se met à mordre brusquement et parfois de façon éphémère. Le pêcheur doit donc redoubler de vigilance et de zèle lors de ces micro-évènements météorologiques.

La luminosité, un facteur souvent sous-estimé

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Le brochet mord mieux quand il y a du ventLa luminosité est l'un des facteurs principaux dans le déclenchement de l'activité alimentaire des poissons, et pourtant ils est souvent sous-estimé.

D'une manière générale, la plupart des espèces (et pas seulement les poissons) sont plus actives lorsque la lumière est modérée à faible, ce qui explique que les coups du matin et du soir soient des moments privilégiés.

Toute condition météo qui par sa nébulosité simule ce type d'éclairage peut donc être bonne même en milieu de journée.

C'est très net, par exemple, dans le cas du brochet. Par beau temps, tous les sujets semblent rentrer en phase d'alimentation au même moment, de sorte qu'un plan d'eau qui semblait désert une heure plus tôt est brusquement peuplé de brochets mordeurs.

Ces périodes fastes se situent souvent en milieu de matinée et d'après-midi pendant l'automne, le matin et en fin d'après midi l'été, ou à n'importe quel heure quand le vent se lève.

En fait, si l'on y regarde de plus près, ces conditions correspondent à une intensité lumineuse à peu près identique (sous l'eau bien sûr). Par temps calme c'est l'inclinaison des rayons solaires (et donc leur taux de pénétration dans l'eau) qui stimule l'activité.
Le vent quant à lui bloque une partie de la lumière, une surface ridée réfléchissant une grande partie des rayons. Il peut donc rendre la luminosité favorable sous l'eau, alors qu'elle n'a pas changé dans l'air.

Inversement, par temps gris et/ou venteux, les phases d'activité semblent beaucoup moins liées aux horaires, elles ont lieu à tout moment. C'est que dans ce cas l'éclairage étant relativement constant et favorable, il entre beaucoup moins en ligne de compte.

C'est ce qui explique que les journées maussades et venteuses sont souvent favorables : les périodes d'activité peuvent durer beaucoup plus longtemps.

Autre point important, la clarté de l'eau et la profondeur jouent beaucoup sur la luminosité perçue par le poisson (la seule qui nous importe), si bien que la bonne intensité lumineuse dépend autant des ces deux paramètres que de l'ensoleillement.
En eau trouble et/ou profonde, le poisson est plus enclin à mordre par grand soleil qu'en eau claire et/ou peu profonde.

Il a tendance à s'enfoncer dans la couche d'eau au fur et à mesure que la lumière s'intensifie. C'est ce qui explique qu'en hiver le poisson tend à être actif en milieu de journée : il se tient plus profond, et le soleil étant bas le luminosité dans l'eau reste faible.

Coloris des leurresastuce  Luminosité et couleur

L'intensité de la lumière qui pénètre dans l'eau n'influe pas seulement sur l'activité des poissons, elle a aussi une grande incidence sur le choix de la couleur de nos leurres, et ce d'autant plus que l'eau est claire et la visibilité importante.

Les coloris voyants (couleurs vives et contrastées peu naturelles) marchent généralement mieux par faible luminosité/visibilité, alors que les couleurs naturelles et discrètes marchent mieux quand la visibilité est très bonne.

Les coloris métalliques argentés sont souvent très bon par forte luminosité. C'est pourquoi, au cours d'une partie de pêche, un changement d'intensité lumineuse accompagné d'un ralentissement des touches doit nous inciter à changer de couleur.

 

La luminosité doit influencer notre façon de pêcher

Sandre ciel nuageux
À partir de ce qui précède, on peut déjà tirer quelques règles issues aussi bien de la logique que de l'observation empirique.

Si la météo annonce une journée très ensoleillée et calme, il faut être d'autant plus matinal que l'on pêche en eau claire et peu profonde.
On peut alors surprendre des poissons actifs en bordure ou sur les haut-fonds, avec des méthodes de prospections rapides pour profiter au maximum de ces bonnes conditions.

Au fur et à mesure que la lumière va augmenter, le poisson risque de devenir moins actif et aura tendance à se mettre à couvert ou à se tenir plus profond.
Il faut alors pêcher plus lentement et plus précis, chercher les coups ombragés, la profondeur, les obstacles, etc.

Mais si le vent se lève le poisson peut sortir à découvert et répondre aux techniques rapides. Par temps gris, il a de forte chances d'être de sortie, plus ou moins actif, etc.

Comme on le voit, la luminosité doit influencer directement notre façon de pêcher, et le type de poste à privilégier.

Brochet en plein soleil et en eau profondeOn peut même aller plus loin, et choisir de pêcher telles ou telles eaux en fonction de la luminosité attendue. Par exemple par forte lumière, privilégier des eaux un peu teintées ou riche en couvert végétal, ou encore la pêche en eau profonde, et réserver les eaux claires et peu profondes aux journées grises et venteuses.

Pour être complet il faudrait détailler l'incidence de la luminosité sur chaque espèce en fonction des circonstances et notamment de l'époque, des ressources alimentaires saisonnières, du type de plan d'eau.

Il est évident qu'un sandre et un brochet n'ont pas les mêmes réactions à la luminosité, mais cela va encore plus loin car à certaines périodes de l'année le sandre se montre très actif en plein soleil alors que le brochet peut limiter sa période d'activité au petit matin, ou que le bass peut se nourrir de nuit en été, etc.

Il n'est pas réaliste d'envisager tous ces cas de figure dans le cadre d'un article consacré à l'influence générale de la météo, mais le pêcheur doit rester conscient qu'il y a la théorie, qui se vérifie très régulièrement, et il y a un grand nombre de cas particuliers qui font exception à cette théorie.

astuce  Plancton et luminosité

Paddle Tail Shad et Hollow Belly Shad Négligé par les pêcheurs à cause de sa taille microscopique, le plancton est le principal maillon de la chaîne alimentaire en mer, en lac et en rivière de plaine. Il en est une composante essentielle, et toute l'organisation de l'écosystème aquatique en découle.

Le fretin s'en nourrit et attire les prédateurs, de sorte que la profondeur du plancton influe grandement sur celle des poissons. Or il se trouve que le zooplancton, bien que peu mobile, effectue néanmoins des migrations journalières verticales de l'ordre de quelques mètres à une dizaine de mètres.

Sauf exceptions, il remonte la nuit et redescend le jour pour échapper à ses prédateurs (effet silhouette moindre en profondeur). C'est ce qui explique qu'à l'aube on voit souvent beaucoup d'activité de fretin en surface, même l'hiver, qui cesse au fur et mesure que la lumière augmente.

L'amplitude de ces mouvements planctoniques augmente avec la clarté de l'eau et la luminosité. Voilà pourquoi, par temps couvert le poissons a tendance à rester moins profond que par grand soleil.


 
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