| Technique de pêche | |||
Fun et sportive...
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Fiche d'identité
François Schmitt
Âge : 54 ans
Vit dans l'Hérault
Pêcheur de carnassiers (mer ou eau douce) et de truite
Signes particuliers : vieille école mais enthousiaste
Cliquer sur les photos pour les agrandir
On pourrait penser que le kayak de pêche est destiné à ceux qui n'ont pas les moyens d'acheter un bateau ou la place de le stocker. Un pis aller en quelque sorte.
Pour François Schmitt il n'en est rien, c'est au contraire le fruit d'une mûre réflexion. Avant d'y venir il possédait une barque aluminium parfaitement équipée qui en ferait rêver plus d'un.
Mais cette solution ne correspondait pas entièrement à ses besoins.
Il pêche essentiellement des lacs et rivières comme le Salagou ou l'Hérault, mais aussi en mer, et il était confronté à des besoins contradictoires.
Le Salagou est interdit au moteur thermique, et sur l'Hérault les mises l'eau sont souvent folkloriques. Il lui fallait donc une barque légère, mais cette légèreté n'tait pas compatible avec la sécurité, que ce soit en mer ou sur le Salagou, lac très venté.
"Un jour j'ai vu ces drôles de kayaks à pédalier sur Internet, et ça a été le coup de foudre, j'ai revendu ma barque pour acheter le Hobie Mirage Révolution, homologué pour la mer.
Il m'a donné toute satisfaction, jusqu'au jour où j'ai essayé le modèle Pro Angler, qui est le haut de gamme de cette marque, et j'ai craqué.
Il braque mieux, est plus spacieux, le siège est surélevé donc on ne se mouille pas, on peut même y pêcher debout. Bref, pour moi c'est le top."
De fait, je me souviens d'une ouverture en bateau sur le lac d'Avène où j'avais été surpris de voir François laisser sur place avec son kayak tous les bateaux les mieux équipés en moteurs électriques (seuls autorisés sur ce lac).
Ce qui m'avait amené à revoir ma position sur ce type d'embarcation et à envisager un reportage. François se débrouille pour me faire prêter le temps d'un week-end son ancien kayak, revendu à un copain.
De cette faon je vais pouvoir le suivre tout en expérimentant moi-même.
Au programme, pêche des carnassiers en novembre sur le Salagou et sur l'Hérault.
Les atouts du Kayak
• Léger : mise l'eau partout, transport et stockage facilités.
• Économique à l'achat et à l'usage : pas de moteur ni de batterie ou carburant.
• Plus rapide qu'un bateau à moteur électrique.
• Tient très bien la vague (modèles mer).
• Très confortable, plus de problèmes de dos (modèles avec siège).
• Modèles à pédalier : plus cher mais on ne fatigue pas et on conserve les deux mains libres pour pêcher.
• Aspect sportif et ludique très agréable.
Ses points faibles
• Peu de place, matériel restreint (mais plus qu'en float tube).
• Monoplace (il existe des biplaces).
• Rayon de braquage important.
• Pas de marche arrière (modèles à pédales).
Nous nous retrouvons sur le Salagou, vers la digue du barrage où il m'attend avec les deux kayaks.
Le Pro Anglers qu'il utilise pèse 50 kg tout équipé, il a donc bricolé une petite remorque moto pour le transporter plus facilement. Celui qu'il me prête pèse 30 kg et est fixé sur le toit de sa voiture.
Tous les deux sont équipés de roues amovibles qui nous permettent de les tirer jusqu'à une plage située à 400 m du parking.
" Personne ne peut mettre un bateau l'eau ici, c'est impossible " explique François.
" Il faut donc traverser tout le lac au moteur électrique pour pêcher ce secteur, et quand il y a du vent personne n'y vient car les batteries ne tiennent pas. Du coup la zone est peu pêchée et j'y viens souvent. "
Les deux kayaks sont rapidement mis l'eau. Celui de François est superbement équipé : sondeur, GPS, coffre contenant le petit matériel, et même un vivier fait maison, sous forme d'un seau à vifs muni d'une petite pompe qui puise l'eau dans le lac via un tuyau.
J'avoue ne pas être très rassuré au début, se retrouver assis au ras de l'eau avec le matériel photo sur une embarcation large d'à peine 70 cm... j'évite les mouvements brusques !
Mais le tout semble stable et rapidement je commence à prendre confiance.
Du reste la météo est clémente, tout juste une légère brise qui permet à François de monter sa voile pour me faire une démonstration. Il file tellement vite que je peine à le suivre en pédalant de mon mieux.
" La voile est surtout intéressante par vent portant , explique t'il, ce n'est pas vraiment conçu pour tirer des bords. Mais ça soulage les jambes quand il y a du vent. "
Nous commençons à pêcher, profitant de la brise pour faire des dérives en pêche verticale ou plutôt oblique, François au mort manié sur monture Vario de 15g, moi au leurre souple.
Son sondeur indique du poisson sur un cassant dans environ 17 m. Rapidement il touche un brochet, bientôt suivi par un petit sandre.
Après chaque dérive quelques coups de pédales nous permettent de remonter en début de coulée.
Je touche également un brochet et un sandre, des poissons d'environ 50 cm comme on en touche tant sur le Salagou, lac très poissonneux mais qui ne livre ses belles pièces qu'au compte-gouttes.
Tout se passe bien jusqu'à ce que la brise matinale ne tombe complètement pour laisser place un lac d'huile. Magnifique journée de fin d'automne, mais une météo qui à coup sûr va rendre la pêche difficile.
Le cassant que nous pêchions ne donne plus rien et François décide de remonter plus en amont. Il connaît le lac comme sa poche et reste confiant.
Nous filons côte à côte en discutant, les kayaks une fois lancés avancent sans effort. 6 km/h annonce François qui a allumé son GPS. La vitesse de pointe en utilisation plus sportive est d'environ 10 km/h, c'est plus rapide que n'importe quel bateau poussé par un moteur électrique .
Mais quand il y a du vent ? " Ces kayaks tiennent très bien la vague. Je suis sorti sur le Salagou avec un vent de 100 km/h, on se mouille un peu mais ça passe alors que les bateaux sont rentrés depuis longtemps.
D'ailleurs je m'en sers aussi en mer, pour pêcher en jigging ou pour traquer le bar.
Sur les hauts-fonds des étangs côtiers c'est super discret et avec 10 cm de tirant d'eau ça passe partout. "
Son matériel 
Mort manié : canne AMS Best of verticale 14/21g (1,90m), moulinet Daiwa Luvias 2000, tresse Powerline Power Shot 11/100, montures Vario 13, 15, 20, 24 et 30 g.
Bas de ligne en fluorocarbone coated P-line 29/100.
Plomb palette : (pour les perches) canne maison à fil intérieur faite à partir d'un blank de Daiwa Evolution casting (1,55m), moulinet casting Abu Garcia Bluemax, tresse Daiwa Tournament 8/100.
Bas de ligne en fluorocarbone coated P-line 15/100.
Loup (bar) en étang côtier :
- Poisson nageur : canne Smith Dancing Bream 5-20 g, moulinet Shimano Stella 3000 FE, Parallelium 20 ou 25/100 direct.
Leurres :
Water Monitor, Mudsucker, Patchinko principalement.
- Weightless : canne Smith Bay Liner, moulinet Daiwa Luvias 2000, tresse Powerline powershot 7/100, bas de ligne en fluorocarbone coated P-line 20/100.
Leurres : principalement Fish arrow
Flash J avec billes en tungstène incorpores au corps.
Nous arrivons sur un secteur réputé, à plusieurs centaines de mètres de la rive.
Faute de vent pour la dérive il faut modifier notre façon de pêcher. François a une technique bien à lui dans ces cas-là.
Lorsqu'il repère du poisson au sondeur en naviguant, il lance derrière lui, avance encore un peu moulinet ouvert, puis fait demi-tour et anime sa monture jusqu'à lui. De cette faon il est certain de pêcher les échos repérés, puisqu'il n'est pas possible de faire marche arrière avec ces kayaks.
Cette méthode lui permet de prendre plusieurs sandres supplémentaires qui frisent les 60 cm.
N'ayant pas de sondeur j'opte pour une pêche verticale, déplaçant le kayak par à-coups d'une légère pression du pied sur une des pédales.
Ça marche ! Je prends ainsi une paire de sandres. Être assis au ras de l'eau et tourné vers l'avant oblige à modifier certaines habitudes, comme la tenue de canne, le bras doit être plus écarté du corps.
On trouve vite les positions les plus naturelles, et la saisie du poisson est facilitée puisque la main gauche arrive juste au ras de la surface.
Nous sommes en milieu de journée et les touches s'arrêtent complètement. François décide d'aller pêcher un ancien pont immergé sous 20 m d'eau, où il pense que des poissons se seront abrités du soleil.
Nous cheminons tranquillement tout en cassant la croûte et en papotant, c'est on ne peut plus agréable.
Son intuition était bonne, à force de gratter le tablier du pont il finit par prendre une perche qui régurgite des écrevisses, puis un sandre.
Je suis frappé par un détail amusant, à chaque touche, même d'un modeste sandre de 40 cm, son visage s'illumine d'un sourire hilare et jubilatoire comme s'il venait de jouer un tour pendable et tenait le poisson de sa vie.
Pas de doute, François est un véritable amoureux de la pêche, absolument pas blasé après des milliers de prises.
La journée tire à sa fin et nous pédalons paisiblement vers les voitures. Le lendemain, nous mettons à l'eau par un chemin escarpé sur un bief sauvage de l'Hérault.
Mais pas la moindre touche, le poisson est en grève. Malgré cet échec, les 10 km que nous parcourons dans un décor somptueux et le côté physique de l'excursion nous permettent de passer une belle journée, et c'est sans la moindre frustration que nous encaissons cette bredouille.
Tout comme le float tube, la pêche en kayak a un côté apaisant qui permet de relativiser les choses.
Montures Vari-O
François est un inconditionnel des montures Vari-O pour le mort manié.
Ces montures se distinguent par l'absence d'articulation entre le plomb et l'appât, qui offre une présentation plus planante et plus naturelle, le poissonnet restant toujours bien dans l'axe.
Il s'agit en fait d'une tête plombée dont l'hameçon aurait été remplacé par une épingle permettant la fixation du vif comme sur une monture classique.
De nombreux pêcheurs au mort manié ont adopté cette monture, notamment en compétition.
À noter qu'il existe de nombreuses variantes, certaines étant plus particulièrement destinées à la pêche aux leurres souples.
Visiter le site Vari-O
Le site du distributeur français des kayaks Savagear
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