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Vif ou lancer ?

brochet

Les pêcheurs de brochet se répartissent en deux grandes familles : les pêcheurs statiques au vif, et les pêcheurs mobiles au lancer. Vaut-il mieux attendre le poisson sur un poste, ou au contraire partir à sa rencontre et prospecter beaucoup de terrain ? Qu'est-ce qui est le plus rentable, laquelle des ces deux options est la meilleure ?

Cela dépend de ce que l'on entend par rentable. S'il s'agit de prendre le plus de poissons possibles en un minimum de temps, alors la pêche au lancer est généralement plus "payante". S'il s'agit de chercher le beau brochet sans se soucier du nombre de captures, alors la pêche au vif est supérieure. Tout ceci " en général " car bien sûr ces règles ne sont pas absolues et il peut arriver que ces tendances s'inversent au gré de circonstances particulières.

Brochets mordeurs = pêche au lancer

La raison pour laquelle la pêche au lancer est plus productive est avant tout mécanique. Elle permet de couvrir beaucoup de terrain et de pêcher des postes inaccessibles au pêcheur au vif, soit parce qu'ils sont trop loin, soit parce qu'ils sont trop encombrés. Essayez de lancer et ramener un vif au même rythme qu'une cuiller, et vous comprendrez tout de suite...
Hors plus l'on prospecte de coups différents et plus l'on a de chances de rencontrer un brochet mordeur. C'est mathématique et cela se vérifie d'autant plus que les poissons sont agressifs, donc faciles à prendre, surtout avec une technique qui précisément joue sur leurs réflexes d'agressivité. Les jours fastes, un bon lanceur fait rapidement la différence.

Gros brochet ou pêche difficile = vif

Mais qu'en est-il les jours où ça mord mal, quand le poisson est peu agressif ? Dans ce cas la tendance s'inverse, car il ne s'agit plus de croiser le plus de poissons possible, mais d'arriver à en faire mordre quelques uns, qui n'en ont pas spécialement envie. La pêche au vif (statique ou prospection lente) est alors préférable, car elle permet d'insister de façon convaincante, surtout si l'on dispose de vifs bien vigoureux qui se font rapidement remarquer.
C'est particulièrement vrai à certaines époques de l'année, par exemple en été par eau très chaude ou en hiver par eau très froide, ce qui provoque une certaine apathie du brochet.
C'est souvent vrai également quand la nourriture est si abondante que les brochets sont repus et peu enclin à poursuivre un leurre rapide (à moins d'être capable d'animer très lentement). C'est enfin vrai la plupart du temps avec les gros brochets, qui sont moins "impulsifs" et moins "sportifs" que leurs cadets.

Le lancer permet de progresser plus vite

Au final, on s'aperçoit que les deux méthodes ont leurs avantages et leurs inconvénients, et dans l'idéal, plutôt que de faire un choix définitif pour l'une ou l'autre, il est plus judicieux d'alterner en fonction des circonstances. Après tout le pêcheur est un prédateur, et à ce titre ne doit-il, pas être aussi opportuniste que le poisson qu'il traque ?

Pour être complet, il faut aborder un autre aspect de cette question, qui est la personnalité du pêcheur et la conception qu'il se fait de la pêche. Certains sont plus enclins à l'attente patiente, d'autres préfèrent partir à l'aventure, c'est une affaire de tempérament, ça ne se discute pas. Il faut toutefois noter que la majorité des spécialistes du brochet sont ou ont été des pêcheurs au lancer (pas forcément exclusifs).
Ce n'est pas par hasard : la pêche itinérante et la prospection intensive permettent d'acquérir beaucoup plus d'informations dans le même laps de temps, et donc d'apprendre plus vite, de mieux connaître les moeurs changeantes du poisson, et finalement de progresser davantage et plus rapidement.

 



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© 2002 - Michel Tarragnat