Ils ont mis en oeuvre deux techniques. La première a consisté à pêcher au leurre souple dans les branches (comme tout le monde ou presque), principalement avec des Power Worm Berkley et des petites écrevisses Yamamoto. Plutôt qu'un hameçon texan + balle, ils ont privilégié un montage sur têtes plombées spéciales Decoy et Owner (avec hameçon texan), qu'ils ont pitché (lancé en douceur sous la canne) dans les moindres trouées.
La seconde stratégie a été mise en oeuvre le dernier jour, dans une baie où plusieurs équipes (et non des moindres) s'étaient regroupées, puisqu'elle (cette baie) s'était montrée très productive les manches précédentes. Le secteur ayant été très sollicité depuis de début du concours, le poisson y était très difficile. Gaël et Sylvain ont malgré tout fait la différence dans ces conditions également, en pêchant avec des Finess Worm Berkley copieusement trempés dans de l'attractant, montés en weightless (hameçons texans Illex Onigake Wide gap, sans plombée) et pêchés en "dead sticking", autrement dit avec des pauses très longues sur le fond, complètement inertes. Cette stratégie leur a permis de faire un nouveau quota, laborieusement mais sûrement.
On notera qu'ils ont pêché ces deux jours avec des équipements spinning légers (qui a dit que le pitching ne pouvait bien se faire qu'en casting ?) Tresse + pointe en fluorocarbone Vanish 28/100 pour Gaël, et directement en Vanish sur le moulinet pour Sylvain. Ils se sont aperçu que dés qu'ils montaient en diamètre de pointe, les touches cessaient.
Je les ai longuement observés pendant la troisième et la quatrième manche, et ce qui m'a frappé c'est qu'ils pêchent très lentement ("Je pense que nous devons être l'équipe qui a pêché le moins de linéaire sur le concours", Gaël dixit), de façon très appliquée, ne quittant un poste qu'après en avoir visité tous les recoins, y compris et surtout les plus secrets.
D'autre part qu'ils pêchent en général très près de l'obstacle, parfois même "dans" l'obstacle. On retrouve dans ces approches l'intinct du gratteur méticuleux (Gaël se définit avant tout comme un pêcheur de sandre). Un message un peu douloureux sans doute pour ceux qui pensent que black bass = power fishing, et que les techniques lentes des pêcheurs de "serpisandres" sont à mourir d'ennui. Ce n'est sûrement pas par hasard si les deux meilleures équipes du moment sur le circuit leurre et bass (Samir & Nasser, Sylvain & Gael) sont à la base des verticaliers et des gratteurs. Les bass français sont peu nombreux, donc très sollicités, et le seront de plus en plus dans les années qui viennent. Autrement dit les techniques fines et les approches de sioux risquent fort de devenir la norme en compétition.
Pour en revenir à la performance de l'équipe Pure Fishing Legendre-Even lors de ce concours, certains s'interrogent sur une éventuelle "botte secrète", notamment sur ce fameux attractant qu'ils ont employé dans la baie. Selon Gaël, il s'agirait d'un gel attractant Berkley, qui est rapidement devenu liquide en raison de la chaleur. Ont-ils eu une stratégie basée sur l'emploi de cet attractant ? Certains en sont convaincu, et c'est peut-être le cas pour leur pêche à poste fixe dans la baie, mais pour les avoir suivi et vu prendre plusieurs poissons en direct dans les branches, je peux affirmer qu'ils n'employaient pas d'attractant pour cette pêche-là.
Je pense que leur succés dans la prospection des bordures tient avant tout à un bon esprit d'analyse, qui leur a permis de trouver la stratégie gagnante à partir d'une simple observation que tout le monde pouvait faire (et a sans doute fait, mais sans en tirer la bonne conclusion). Gaël m'a demandé de ne pas dévoiler cette stratégie trop vite, car elle pourrait leur donner à nouveau l'avantage sur un prochain concours. Je respecte cette volonté, mais la solution (quand on la connaît) semble évidente à la vue des photos sur cette page.
Le classement général
L'organisation et le règlement
Manche 1
Manche 2
Manche 3
Manche 4
Manche 5
Album photo souvenir