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La pêche des gros brochets
1ère partie : les erreurs à éviter

gros brochet

Pour beaucoup de pêcheurs de carnassiers la prise d'un gros brochet est le but ultime et reste souvent un écueil infranchissable. Tout ce qu'il faut savoir pour que le rêve devienne réalité...

gros brochetLongtemps considérée comme essentiellement liée à la chance, aux hasards d'une heureuse circonstance, la prise d'un gros brochet apparaît désormais comme de moins en moins aléatoire.
Nos connaissances s'affinent sur les comportements des gros sujets et les techniques qui optimisent les chances de capture.

Même si la part de hasard ne peut pas être entièrement éliminée, on commence à mieux cerner les stratégies qui permettent d'augmenter significativement les chances de toucher un gros sujet.

Ce dossier essaie de faire le tour de ce qu'il faut faire mais aussi -et peut-être surtout- « ne pas faire » pour réussir dans cette quête, tant il est vrai que l'échec résulte souvent d'une approche inappropriée.

Entendons-nous d'abord sur ce qu'est un gros brochet, car c'est une notion assez relative.

Pour un débutant, un brochet de 80 cm est déjà un très gros poisson.
Pour un pêcheur plus expérimenté ce sera plutôt un « 90+ », terme qui désigne un très beau brochet n'atteignant pas le mètre.
Pour un spécialiste ce sera un brochet de plus du mètre, voire de plus de 1,10 ou même 1,20 m pour les plus ambitieux.

À ce propos je voudrais dire un mot sur le « syndrome du métré » qui semble affecter certains pêcheurs. J'en ai vu, obsédés par ce seuil psychologique, se montrer déçus voire dégoûtés parce que le magnifique poisson qu'ils venaient de prendre manquait quelques centimètres pour faire le mètre.

C'est non seulement ridicule mais également injuste. À partir de 90 cm on peut souvent parler de gros brochet, certains 90+ pouvant être plus larges, plus lourds et plus combatifs que certains métrés.

Pour autant, la capture d'un poisson plus modeste doit rester un plaisir si l'on ne veut pas tomber dans le travers de certains chasseurs de trophées, comme on en trouve beaucoup dans le monde de la carpe, qui ne rendent pas honneur aux prises modestes.

Arnaud Fileppi, guide de pêche spécialisé dans le gros brochet et que j'ai interviewé pour ce dossier, me contait l'histoire de ce client qui a refusé de prendre son brochet métré en photo au motif qu'il n'atteignait pas les 10 kg...

Ne laissons pas l'égo prendre le pas sur le plaisir de la capture, et respectons nos prises quelles que soient leurs tailles.

Les erreurs fréquentes ou « comment ne pas les prendre »...

Le syndrome de la bordure ou du « joli poste »

brochet pris au leurre soupleC'est un peu une variante, mais version carnassiers, du fameux syndrome de la berge d'en face propre aux carpistes.

Il consiste à être irrésistiblement attiré par les coups en bordure : roselières, nénuphars, herbiers denses, arbres immergés, etc. autant de jolis postes d'affût qui nous « parlent », images d'Épinal de la pêche du brochet.

Ils sont du reste généralement productifs en brochets de petite taille ou de taille moyenne, avec occasionnellement un poisson métré ou même un très gros poisson, notamment en début de saison, après le reproduction, période où les gros brochets sont contraints à s'approcher des bordures pour frayer et même s'alimenter.

L'erreur consiste à focaliser sur ce type de poste et à ne pêcher que ça. Car bien souvent les plus gros sujets n'y sont pas ou n'y font que de courtes incursions, préférant « stationner » plus au large, là où la profondeur est plus importante, où les proies sont plus grosses et où ils jouissent d'une plus grande tranquillité.

On a donc statistiquement plus de chances de les trouver postés en sortie ou milieu de baie qu'en bordure, aussi attirante soit-elle.

brochet pris au leurre soupleOui mais voilà : qui veut s'entêter à pêcher l'eau au milieu de nulle part, sachant que les poissons y sont peu nombreux et moins agressifs, les touches plus rares, alors qu'un peu plus loin des postes magnifiques et faciles à lire semblent lui crier « pêche moi ! » ?

C'est en quelque sorte le chant des sirènes, et c'est ce qui explique que sur certaines destinations riches en gros brochets, certains ne touchent que des petits pendant que d'autres, plus expérimentés ou au mental mieux forgé, touchent moins de poissons mais de plus grande taille.

Il faut savoir s'affranchir du besoin de faire des touches, le plus possible, bien ancré dans la psychologie de tout pêcheur, et accepter d'explorer des postes et des espaces moins ludiques, mais qui au final rapportent régulièrement leur lot de grosses prises.

Il n'est d'ailleurs pas impossible de concilier les deux approches en les alternant, quitte à changer de leurre pour prospecter la bordure ou la pleine eau.

La facilité du petit leurre

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brochet pris au Flatbone Clicker grand modèle Le sujet « gros leurre gros brochet » a fait couler et fera encore couler beaucoup d'encre.

D'une part parce qu'il n'est pas rare que de très gros poissons se fassent prendre sur des petits leurres (8 à 12 cm) mais le contraire serait surprenant puisque qu'une écrasante majorité de pêcheurs de brochets emploient des leurres de cette taille, ce qui statistiquement rend la capture de gros brochets par ces leurres inévitable.

Et d'autre part parce qu'il ne suffit pas d'utiliser un gros leurre pour automatiquement toucher un gros poisson, encore faut-il l'employer aux bons endroits, qui ne sont pas forcément ceux qu'on a l'habitude de pêcher (voir plus haut le « syndrome de la bordure »).

Pour couronner le tout, il y a des périodes où les brochets, même de belle taille, préfèrent les petits leurres. La force de la preuve indiscutable n'est donc pas au rendez-vous.

Je reste pour ma part convaincu qu'il existe une relation positive entre la taille du leurre employé et la taille moyenne des captures, et que les chances de toucher un grand poisson sont bien meilleures avec un gros leurre.

Gros leurres à brochetPrincipalement parce qu'un leurre de grande taille a plus de chance de provoquer une réaction, il a un effet déclencheur indéniable même s'il n'est bien sûr pas systématique.

J'ai beaucoup fréquenté la Suède, et j'y ai remarqué que presque tous les plus gros brochets pris lors d'un séjour le sont presque systématiquement avec les plus gros leurres, alors que le plus grand nombre de touches est obtenu avec des leurres pour le tout-venant, spinnerbait en tête.

Mais le problème est le suivant : qui a vraiment envie de lancer toute une journée un « gros bazar » bien lourd, fastidieux à lancer et à animer, cher à l'achat, nécessitant un matériel spécialisé, qui de surcroît rapporte moins de prises au final, et tout ceci dans le seul espoir de toucher un hypothétique gros poisson qui, peut-être, aurait aussi bien attaqué un petit leurre ?

J'avoue qu'il faut un très bon mental pour utiliser de gros leurres en permanence, c'est presque une punition. C'est pourtant ce que font la plupart des traqueurs de gros brochets. Il y a donc un choix à faire, qui n'est pas facile, mais rien n'empêche d'alterner les deux approches, y compris au sein d'une même session si l'on pêche en bateau et que l'on peut disposer de plusieurs ensembles.

Deuxième partie : Arnaud Fileppi : « Think big !»   [Lire la suite]


 
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