Ma tirette lourde « spéciale » |
Ce montage, qui est inspiré de plusieurs techniques américaines (carolina et bottom bouncer avec inline spinner) a été conçu pour répondre à 3 impératifs :
1/ Pouvoir pêcher assez vite dans des profondeurs importantes (jusqu'à 15-20m et plus).
2/ Attirer l'attention des carnassiers du plus loin possible.
3/ Permettre un ferrage instantané à la touche efficace.
L'objectif 1 est atteint tout simplement en augmentant la charge de plomb par rapport à ce que l'on utilise généralement pour la pêche à la tirette.
Je monte un plomb détachable de 30 à 40 grammes, voire plus. Ce système permet de changer de plombée rapidement si le besoin s'en fait sentir, et surtout limite les dégâts à la perte du plomb au cas ou celui-ci se coincerait entre deux cailloux. On trouvera le détail de la fabrication de ce système sur cette page. À noter que le vif est décollé du fond, ce qui limite beaucoup les accrochages.
L'objectif 2 est atteint en multipliant les signaux visuels et sonores :
Signaux visuels perçus en eau claire :
- nombreux éléments colorés en mouvement : perles, palette ou hélice, tête flottante, gaine phosphorescente.
- Le vif reste décollé du fond par la tête flottante, bien en vue du carnassiers, même pendant les phases d'immobilité.
Signaux sonores et vibratoires perçus même en eau trouble :
- le cliquetis des nombreuses perles
- les vibrations de la palette de cuiller ou de l'hélice.
L'objectif 3 est atteint par un système d'armement à deux hameçons (un simple et un triple), qui a largement fait ses preuves sur d'autres types de montage (pêche verticale notamment).
1/ Le plomb est enfilé sur le corps de ligne principal en tresse. Une perle est intercalée entre le plomb et un émerillon à agrafe.
2/ Un corps de ligne intermédiaire de même calibre que le principal est relié à l'agrafe. Sa longueur est d'environ 60 cm. Sur ce brin intermédiaire j'enfile un étrier porteur d'une palette de cuiller.
Il existe des étriers en plastique qui ont l'avantage d'être plus doux pour la ligne, et surtout de permettre le changement rapide de la palette. J'ai trouvé les miens sur le catalogue Ardent Pêche.
Choisir la taille et la forme de la palette en fonction des circonstances et de son inspiration. On peut les colorer à la bombe ou les laisser couleur métal.
Les palettes rondes vibrent plus fort et tournent mieux que les longues, mais tirent plus sur la ligne et donc exigent une plombée plus lourde.
Il m'arrive de remplacer le système étrier + palette par une hélice flottante de type Top Prop (Mister Twister), mais elle ne sont pas facile à trouver dans le commerce. Elles vibrent moins fort mais participent à décoller l'appât du fond.
L'étrier vient appuyer sur quelques perles colorées, qui le maintiennent écarté du second émerillon à agrafe. Cette agrafe est recouverte d'un bout de gaine phosphorescente (dont la principale fonction est d'éviter que le bas de ligne ne se s'emmêle dans l'agrafe).
3/ La bas de ligne est en acier 49 brins ou en tresse, selon la présence ou non de brochets. Sa longueur est d'une vingtaine de cm. Il est attaché à une tête plombée flottante en polystyrène.
Ces têtes plombées ne sont pas faciles à trouver dans le commerce. À défaut, on peut les remplacer par un genre d'olive flottante en mousse ou en balsa peint, enfilée en force sur un hameçon simple.
Il faut noter que ces têtes plombée doivent être piquée dans la lèvre du vif pointe vers le bas, si l'on ne veut pas qu'il nage le ventre en l'air (le poids de l'hameçon fait nager la tête pointe en bas.
4/ Un avançon portant un hameçon triple est relié à la courbure de l'hameçon simple ou, au choix, à l'oillet de la tête flottante.
Une rondelle de silicone ou de caoutchouc est enfilée sur l'hameçon simple pour éviter que le vif ne se détache en cours de pêche. Le triple est piqué derrière la nageoire dorsale du vif.
Le montage est prêt à pêcher. Que l'on pêche en dérive ou au lancer, le principe est le même : une fois le plomb sur le fond on exerce une tirée régulière de 50 cm à 1 m, qui décolle le montage en faisant tourner la palette.
Puis on rabaisse progressivement la canne jusqu'à ce que le plomb reprenne contact avec le fond.
Si l'on pêche en dérive, on exerce une nouvelle tirée et ainsi de suite. Au lancer, il faudra récupérer le fil gagné lors de la tirée précédente avant d'exercer la tirée suivante. La touche est presque toujours sèche et nettement perceptible, on lui répond par un ferrage énergique immédiat, après avoir récupéré rapidement un éventuel mou dans la ligne.
Cette technique n'est ni très compliquée ni très spectaculaire, mais je garantis son efficacité, sauf peut être en milieu très encombré où les accrochages à répétitions finiront par lasser.
En dérive, elle à l'avantage de pêcher facilement par grand vent, et de nous fournir d'intéressantes informations sur la nature du fond, le relief, etc.
Bref, ce n'est pas ma technique de prédilection, mais je lui dois quelques jolies prises et d'avoir découvert un peu par hasard des postes de pleine eau éloignés de tout.
C'est donc une technique à connaître.
Les pêcheurs allergiques aux appâts naturels ne doivent pas hésiter à utiliser un leurre souple de leur choix, qui sera aussi attractif qu'un vif et même parfois plus.
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