Avec la série des VSeries, le fabricant taiwanais Okuma s'attaque au marché du haut de gamme. Et avec quel succès ! Ce moulinet est un vrai régal !
Autant le dire tout de suite, j'ai adoré ce moulinet, dans lequel on sent que Okuma a voulu mettre tout son savoir-faire.
Je peux même dire qu'il y avait longtemps que je n'en avais testé un qui me fasse une aussi bonne impression.
Les VSeries, selon leur taille, possèdent de 13 à 16 roulements haut de gamme : un roulement à aiguille (anti-retour infini), un roulement à bille « Extrême » en inox à double enveloppe et billes céramique sur le pignon d'attaque, et 11 ou 14 roulements en acier inoxydable haute performance répartis sur divers points du moulinet.
C'est donc un modèle qui convient à l'eau de mer comme à l'eau douce. Le fonctionnement est doux, et l'absence de jeu est remarquable.
Tout alu !
Mis à part quelques caches ou enjoliveurs, il n'y a pas de plastique sur ce moulinet : le bâti et le rotor sont en aluminium « Alumalite » léger et rigide.
Les deux bobines sont également en aluminium ajouré avec lèvre en titanium (pas de seconde bobine de moindre qualité, les deux sont identiques).
Aluminium enfin pour la manivelle, qui se replie instantanément par un système de poussoir, et jusqu'au papillon de serrage du frein : Okuma n'a pas lésiné sur la marchandise.
Le pick-up (ressort à compression et galet anti-vrilleur monté sur deux roulements) se verrouille en position ouverte et se rabat sans effort (il est monté sur deux roulements). Les engrenages sont en laiton usiné.
Surface de freinage hors du commun
Voilà déjà de quoi faire un très bon moulinet. Mais Okuma est allé plus loin, en apportant quelques innovations :
- Les VSeries sont dotés d'un double système de freinage, le Dual force Drag.
Il se compose d'un système traditionnel à disques en feutre huilé et acier intercalés (3 de chaque), maintenus à l'abri de l'eau par un joint à lèvre.
Un deuxième jeu de deux disques, de grand diamètre est placé sous la bobine. Il s'ensuit une meilleure répartition de l'effort, une plus grande surface de freinage et une dissipation plus rapide de la chaleur.
Le frein est hyper doux, très progressif, c'est un vrai régal. De plus, le papillon de serrage est profilé de telle façon qu'il n'attrape pas la tresse, évitant ainsi les perruques.
- Le système EOS d'oscillation elliptique, qui grâce à un pignon d'entraînement ovale, permet un meilleur rangement du fil sur la bobine et un fonctionnement sans à coups.
- Le moulinet est vendu avec des rondelles entretoises et une notice explicative, pour modifier la hauteur d'enroulement de la ligne sur la bobine.
Mon point de vue
En résumé, malgré deux ans d'utilisation intensive je n'ai trouvé que très peu de défauts au VSeries 40 :
- une légère surcharge pondérale liée à la robustesse des matériaux employés (typique des modèles en aluminium).
- Un interstice indésirable entre le déflecteur du galet de pick-up et l'anse de panier, dans lequelle la tresse peut se coincer et se détériorer.
Ce défaut serait gênant s'il n'était pas très facile à corriger : il suffit de mettre une goutte de superglue pour combler l'interstice, et le problème est définitivement supprimé.
Bien conçu, increvable, enroulant parfaitement la tresse et doté d'un frein exceptionnel, il est de surcroît esthétique, avec un look moderne mais pas tapageur.
Le rapport qualité/prix est intéressant pour un modèle qui soutient la comparaison avec un bon Shimano ou Daiwa, même si le mécanisme n'est pas tout à fait aussi fluide. Incontestablement, la technologie Okuma est en train de monter en puissance, mais la politique tarifaire de la marque reste avantageuse.
Le VS40 (ou plus gros) convient bien au lancer en mer ou aux pêcheurs aimant les bobines de gros diamètre. Pour la plupart des pêches de carnassiers au lancer en eau douce, notamment en tresse, les VS 20 et 30 me semblent mieux adaptés et ils sont plus légers.
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