| Technique de pêche | |||
Les montages tandem
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Bien que connus depuis longtemps, les montages tandem et leurs différentes variantes suscitent un vif regain d'intérêt depuis quelques temps sous l'influence, une fois de plus, des compétitions carnassiers.
On sait que dans ces circonstances chaque prise compte, aussi modeste soit-elle, et tout ce qui peut permettre d'améliorer le score est bon à prendre.
Les montages à deux leurres (et à deux hameçons pour respecter la réglementation en vigueur), même s'ils ne font pas de miracles, apportent trois avantages :
1/ Avec deux leurres très différents, on peut tenter sa chance sur deux espèces en même temps.
Par exemple un leurre de surface (brochet, bass, perche) précédé par un petit leurre souple (perche).
C'est sans doute l'argument majeur en compétition puisque l'on joue contre la montre et que chaque minute consacrée à une espèce l'est au détriment d'une autre.
2/ Offrir deux proies ou deux cibles aux carnassiers peut dans une certaine mesure déclencher des attaques qu'on n'aurait pas obtenues avec un seul leurre.
C'est l'effet teaser au sens littéral (« to tease » : exciter, provoquer).
Cet effet s'obtient en saturant les sens du prédateur par différents signaux et surtout en jouant sur les réflexes de compétition et de poursuite.
En effet, deux leurres qui se courent après peuvent simuler une chasse et attiser la convoitise (c'est assez flagrant avec les perches qui sont les principales victimes de ce principe).
Ils créent également une plus grande agitation sous l'eau ou en surface (quelque chose d'inhabituel se passe) et peuvent susciter une « effet d'aubaine » pour un prédateur embusqué.
3/ Ils aident à trouver plus vite ce qui plait au poisson : en combinant des leurres différents, si un des deux est systématiquement attaqué et pas l'autre, on a déjà une idée de la bonne couleur, taille, etc.
On remplace le leurre qui ne marche pas par un modèle proche de celui qui marche, mais différent : par exemple même taille, même type, mais autre couleur. Puis on compare les résultats, etc.
De nombreuses combinaisons sont possibles, et les inconvénients restent minimes : montages plus complexes à réaliser, risques d'emmêlages et utilisation risquée en milieu encombré (deux fois plus de chances d'accrocher, manouvres de décrochages aléatoires et pertes multipliées par deux).
Une fois qu'on a accepté le principe d'un montage à deux leurres, on peut laisser libre court à son imagination, car les combinaisons et formules de montage sont nombreuses, le tout étant de savoir quel objectif et quelle(s) espèce(s) on recherche.
Il associe deux leurres de natures et ou de tailles différentes, dans l'espoir de capturer plusieurs espèces au gré des rencontres, ou encore de faire deux propositions différentes à une même espèce.
Dans la pratique il s'agit bien souvent de rajouter une petit leurre souple en sauteuse au-dessus d'un leurre dur ou d'un autre leurre souple nettement plus gros.
Ce petit leurre souple est piqué par le nez ou enfilé sur un hameçon simple à oillet, non lesté (ce qui évite les emmêlages), et fixé à la ligne par un noud palomar ou une potence.
Le palomar est plus simple à réaliser et plus discret, mais la potence présente l'avantage de pouvoir être faite dans un fil plus faible, de sorte qu'en cas d'accrochage de cet hameçon (qui rencontre l'obstacle en premier) on ne perd pas obligatoirement le leurre terminal.
Ce montage est en fait un drop shot où l'on a remplacé le plomb par un leurre. Ce dernier sert de lest, permet de lancer le montage et détermine la profondeur à laquelle il évolue : surface, entre deux eaux, sur le fond.
Un grand classique consiste à employer un leurre de surface, popper ou stickbait en général, précédé de 40-50 cm par un petit leurre souple (imitation d'alevin) ou, moins connu mais très efficace, un streamer.
Ce montage est excellent pour les perches quelle que soit leur taille : les grosses attaqueront le leurre de surface, les petites le teaser.
Mais son plus grand intérêt réside dans le fait qu'il simule à la perfection une chasse de perche sur un alevin, et n'a donc pas son pareil pour déclencher l'agressivité d'un banc.
Selon les eaux, il permet de capturer en parallèle brochet, bass, chevesne ou aspe.
S'il n'y a pas d'activité en surface, le leurre terminal peut être remplacé par un leurre plus plongeant : poisson nageur à bavette, mais surtout crankbait, lipless ou lame vibrante.
C'est un montage très prenant quand le poisson est suspendu, notamment en été. En présence de brochet une crinelle est quasi indispensable pour le leurre terminal.
Enfin, quand le poisson est sur le fond, le montage va dépendre de l'espèce visée, généralement sandre ou perche, ou les deux en même temps.
Si c'est le sandre exclusivement, le mieux est de monter en pointe un leurre souple assez conséquent sur tête plombée (par exemple un shad), suivi d'un leurre plus petit et de style/coloris différent (bien souvent un « finesse »).
La distance entre les deux doit être assez réduite (voire encadré).
Le principal intérêt de ce montage, pour le sandre, étant de trouver plus vite le bon leurre du jour (taille, style, couleur), il va de soi qu'on doit en changer régulièrement.
L'animation est classique : lente, en verticale ou en linéaire.
Le même principe peut s'appliquer à la perche en modifiant simplement la taille des leurres souples.
Ce montage est en fait un hybride TP/drop shot, et permet de combiner ou alterner ces deux modes de prospection sans changer de montage.
Certains pêcheurs vont encore plus loin dans l'optimisation de leurs chances, en remplaçant le leurre souple de tête par un petit vif piqué par le nez.
Cette formule permettant de combiner leurre et naturel est de mon point de vue bien plus polyvalente et supérieure au montage à deux vifs, appelé « double-drop-vif », que je vois parfois employer en compétition, et dont la principale vertu est de multiplier par deux la consommation de vifs...
Le leurre de pointe peut aussi être un leurre à dandiner : plomb palette, jigging minnow, cuiller à dandiner, etc.
Dans ce cas le leurre souple de tête doit être de petite taille, d'une part pour ne pas contrarier l'animation et surcharger la canne, d'autre part parce qu'il n'y a guère que les perches pour attaquer un leurre souple à la nage aussi saccadée.
Le bon écartement
Il y a intérêt à ne pas trop écarter les deux leurres : 25 - 35 cm est une bonne fourchette, au lieu des 40 ou même 50 cm que je vois sur les montages de nombreux pêcheurs.
Pourquoi aussi peu ? Parce que l'effet de banc diminue quand la distance des deux leurres augmente.
Dans le cas de la perche, quand un groupe pourchasse le montage les suiveuses ont tendance à focaliser sur le leurre que la perche de tête essaie d'attraper (instinct de compétition).
Si le deuxième leurre est trop loin il est souvent ignoré, alors que s'il est juste devant il est attaqué plus souvent et le nombre de doublés augmente.
Dans le cas du sandre l'expérience montre que si l'on écarte trop les deux leurres c'est presque systématiquement celui de pointe qui est attaqué. Autrement dit le deuxième leurre ne sert pas à grand chose. Tandis qu'en les rapprochant, si l'on pose le leurre de pointe sur le fond, le deuxième est juste à la bonne hauteur.
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Il consiste à utiliser deux leurres identiques, et donc dans la grande majorité des cas deux leurres souples.
Avec ce montage on cherche à jouer surtout sur l'effet de banc et de panique.
Certains jours sa supériorité est sans appel, à savoir que non seulement il occasionne de nombreux doublés de perches, mais surtout il déclenche des attaques que n'aurait pas déclenché un montage à un seul leurre.
On peut bien entendu employer un montage identique à celui décrit plus haut (montage hybride à deux leurres souples dont un en potence) qui a le mérite de la simplicité.
Mais il existe des montages spécifiques, peu connus et par conséquent peu utilisés, qui consistent à monter deux bas de lignes ou deux avançons. Ils sont de mon point de vue supérieurs car leur nage est plus provocante.
On les destine aux pêches rapides dans des profondeurs relativement peu importantes (bordure, étang, haut-fonds, subsurface).
Donkey rig
Ce montage américain destiné avant tout au bass a été introduit en France par Frédéric Jullian qui l'avait découvert lors d'un séjour aux USA.
Il est proche du montage Lacombe (voir plus bas), mais l'un des bas de ligne est coulissant et surtout il utilise deux « soft jerkbaits » ou « finess » (shads effilés sans flap caudal) montés en texan ou sur deux petites têtes plombées profilées ( de type darting).
Le grammage dépend de la profondeur à laquelle on veu prospecter, et bien sûr de la taille des leurres souples.
Le montage s'anime de secousses sèches et rapides (twitching).
Son intérêt réside dans la nage très désordonnée des deux leurres qui s'entrecroisent et partent dans tous les sens, éveillant la curiosité ou l'agressivité des prédateurs : perches bien sûr, mais aussi brochet et bass.
J'invite quiconque ayant un doute sur ce montage à l'essayer : ça n'emmêle pas et ça pêche bien mieux qu'un montage à potence, tout en étant plus solide. C'est un must pour la perche, mais ça prend de tout, y compris des carpes (histoire vécue).
Montage Lacombe
Il a été mis au point par un guide de pêche, Thierry Lacombe, pour pêcher les grosses perches du lac du Der.
Il se compose de deux bas de ligne de longueurs différentes (par exemple 40 et 70 cm) reliés au même émerillon, et armés chacun d'un leurre souple sur tête plombée de 4 à 8g (à hélice de préférence).
Aussi surprenant que cela puisse paraître, ça ne s'emmêle jamais lors des lancers, à condition de bien freiner avant que le montage ne touche l'eau.
C'est un montage pour le lancer-ramener rapide, sans vraiment d'animation.
Alabama rig
Également appelé Umbrella rig (montage ombrelle), ce montage américain a fait couler beaucoup d'encre outre-Atlantique après qu'il ait permis à certains compétiteurs de remporter facilement quelques manches.
Il a finalement été interdit en compétition car jugé contraire à l’éthique sportive.
Il est vrai que le montage original supporte jusqu'à cinq leurres souples en même temps !
Il s'agit d'un plomb dans lequel sont moulées plusieurs tiges en corde à piano frappées d'un émerillon.
On peut donc attacher un leurre par branche et simuler une boule de vifs, ce qui semble faire craquer les plus gros bass.
Un tel montage serait totalement illégal dans nos eaux douces où la loi interdit plus de deux hameçons, et c'est pourquoi on trouve désormais des modèles « francisés » à trois branches.
L'une d'elle porte une palette et les deux autres un leurre (leurre souple ou mini-spinnerbait pour encore plus de flash).
Réglementation : attention !
La loi n'autorise en eau douce que deux hameçons sur la ligne (simples, doubles ou triples, peu importe).
Quand on monte deux leurres souples ce n'est pas un problème, mais dans un montage hybride leurre dur/leurre souple, il faut souvent enlever un des deux triples du leurre dur, de préférence le ventral, sauf sur les lipless et les lames ou je préfère ôter celui de queue (ça nage mieux).
Les leurres à dandiner ont en général un seul triple, sinon il faut leur faire subir le même sort.
Les jigging minnow (genre Jigging Rap) sont un cas à part car ils semblent avoir 3 hameçons. En réalité ils possèdent un hameçon double pris dans le plomb, dont chaque pointe dépasse du leurre, et un triple en position ventrale. C'est bien évidemment celui-ci qu'il convient d'enlever.
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© 2013 - Michel Tarragnat